C'est en effet une immonde tribune libre qu'a reçu le bulletin municipal de Fontaine, petite ville de l’agglomération grenobloise.
Quand il le reçoit, le maire communiste Boulard Yannick est scandalisé.
L'élue UMP écrit en effet "Notre groupe a l'impression que lecture après lecture de Rive Gauche (le journal municipal) et ce depuis votre nouvelle élection, pour être considérés sur la commune, nous devons être des sans-papiers, d'origine étrangère, homosexuels, pacsés, aimer l'art moderne uniquement, avoir la carte du parti ou comme certains de vos élus avoir été à droite pendant des années et devenir socialiste depuis trois ans, etc, etc".
Le maire a tout de suite demandé une expertise juridique à une société de conseil.
Pour elle, la tribune ne doit pas être publiée, puisque "mieux vaut risquer une annulation suite à un recours pour abus de pouvoir qu’une condamnation pénale".
Le maire, en tant que directeur de la publication, encourt en effet un an d'emprisonnement et 45 000 euros d’amendes pour "incitation par support écrit à l'homophobie et à la haine raciale".
Joint par téléphone par les Inrocks, elle confirme ses propos discriminatoires "C’est de la censure, du politiquement correct! On est catalogué dès qu’on est de droite. Je suis la seule du Conseil municipal à être fontainoise de souche, je connais la réalité du terrain. Eux ne connaissent pas la vie des gens. Et puis, moi-même d’origine sicilienne, pourquoi voulez-vous que je fasse du racisme?"
Elle se défend en disant "J’ai voulu dire "ordinaire", c’est-à-dire comme tout le monde, dans la masse…" Les homosexuels ne sont donc pas pour elle des gens ordinaires.
Puis elle poursuit "Je ne suis pas homophobe, c'est eux (la majorité) qui les stigmatisent en dépensant énormément d’argent pour les campagnes anti-homophobie. Alors qu'ils ne font rien pour les vrais sujets, comme ce groupe de jeunes qui s'est approprié la place Louis-Maisonnat".
Yannick Boulard, lors du Conseil municipal du 28 mars distribue aux élus la tribune du scandale pour justifier son rejet.
Christian Faure et Giovanni Montana, les deux autres élus UMP restent évidemment solidaires des écrits de leur collègue.
Quelques jours plus tard, le journal local publie un article relatant l’affaire.
La mairie reçoit dès le lendemain de nombreux appels et de courriers d’habitants scandalisés. Certains promettent même de porter plainte contre l'élue, ce qui ne serait que justice.
Voilà donc les positions de plus en plus affirmées de nombreux élues UMP.
Aux prochaines consultations électorales, les homosexuel(le)s sauront pour qui voter.
Seigneur, aide-nous à combattre la stigmatisation.