Samedi 9 avril, les Islandais ont à nouveau rejeté le compromis sur les dettes d’Icesave. C’est en effet le « non » qui l’a emporté avec près de 58% des suffrages comme le laissaient présager les plus récents sondages. Pourtant il y a deux mois de cela, 61% des Islandais se disaient favorables à cet accord. Lors de ce référendum, les électeurs étaient appelés à se prononcer sur l’accord passé par leur gouvernement pour rembourser les Pays-Bas et le Royaume-Uni suite à la faillite en 2008 de la banque en ligne Icesave. Ce dernier permettait à l’Islande d’étaler ses paiements jusqu’en 2046 à un taux de 3 % pour le 1,3 milliard d’euros dus à Amsterdam et de 3,3 % pour les 2,6 milliards dus à Londres.
En effet, lors de la faillite d’Icesave ses clients du Royaume-Uni et des Pays-Bas ont perdu un total de 3,5 milliards d’euros. Ce sont leurs gouvernements respectifs qui les ont remboursés et qui demandent maintenant à Reykjavik le remboursement de cette somme. L’accord, bien qu’approuvé à plus de 70% par les députés du Parlement islandais, a été rejeté par la population. Une décision qui, d’après le ministre des Finances islandais, ne doit pas affecter le processus d’adhésion à l’Union européenne du pays.
Devant le résultat de ce référendum, Danny Alexander, le ministre du Budget britannique a annoncé « il semble que cette affaire va maintenant finir devant la justice ». La réaction est la même du côté néerlandais puisque Jan Kees de Jager, ministre des Finances, indique que « le temps des négociations est terminé, l’Islande demeure dans l’obligation de rembourser, la question relève désormais des tribunaux ». C’est donc l’Autorité de surveillance de l’Association européenne de libre-échange (AELE) qui aura le rôle d’arbitre dans cette affaire mais la résolution judiciaire de ce litige pourrait prendre au moins une année et l’addition risque d’être plus salée pour l’Islande.
GB