… D’ailleurs, ce pourrait être l’intitulé d’une rubrique invitant à lire et relire encore les classiques, non comme des objets napthalinés dignes de respect mais comme des nouveautés. Car aussi anciens soient-ils, ils nous permettent d’envisager les choses
Plusieurs livres invitent à le revisiter. Les siens d’abord, qu’il s’agisse de la poésie ou de Mon cœur mis à nu. Ses articles sont peu lus, carence à laquelle remédie une nouvelle collection de poche lancée par Flammarion ; aussi, parallèlement à un Zola et un Gautier, voici un Baudelaire journaliste (368 pages, 8,90 euros, GF), deux mots que l’on n’a pas l’habitude de voir accolés. Cette anthologie d’Alain Vaillant est d’autant bienvenue que son intitulé même casse le double stéréotype qui colle aux basques de l’écrivain (poète maudit et provocateur dans la mystification). Il tient même que, dans sa production journalistique, Baudelaire a été le type même du « polygraphe de la modernité ». Pour la plupart, ses articles et chroniques (plus de deux-cents entre 1841 et 1866) sont longs et argumentés. N’étant attaché nulle part, il publie partout. Une indépendance qui lui permet de choisir ses sujets en toute liberté. Il touche à tout : poèmes en vers et en prose, fiction, chansons, traduction (les nouvelles d’Edgar Poe) et surtout critiques (ses comptes rendus des Salons de peinture demeurent une référence pour les historiens de l’art), toutes activités qui ne le clivent pas en différents Baudelaire distincts les uns des autres, mais au contraire enrichissent notre image d’un auteur unique et protéiforme, comme ils l’étaient presque tous alors.
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