On attendait Martine Aubry sur le plateau de Dimanche+ (Canal +) pour parler du projet socialiste. C’est finalement Benoît Hamon, porte-parole du PS qui est venu répondre aux questions d’Anne-Sophie Lapix et se féliciter de la candidature probable de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles.
Ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a franchi un pas supplémentaire vers sa candidature aux présidentielles. Le coprésident du Parti de gauche, s’est dit aujourd’hui “ému et gratifié” par le fait que la direction du PCF se soit prononcée pour sa candidature sous les couleurs du Front de gauche. Formellement le tribun de la gauche de la gauche ne sera désigné qu’au mois de juin mais, cette échéance est sans suspens.
Benoît Hamon ne s’y est pas trompé. Le porte-parole du PS s’est spontanément déclaré content de la candidature de Mélenchon sans que cela suscite de réactions. On n’imagine pas pourtant le porte-parole de l’UMP faire de même à l’égard de Dominique de Villepin.
L’eurodéputé peut bien faire son beurre en tapant allégrement avec constance sur la famille socialiste, celle-ci est bonne mère avec son renégat. Dans le Journal du Dimanche du 3 avril pourtant, le co-président du Parti de gauche estime que le programme du PS pour 2012, n’est “ni socialiste, ni réaliste“. “Ce programme recycle des promesses anciennes mais ne propose pas de réponses à la hauteur de la crise actuelle” juge l’ancien sénateur socialiste.
La saillie laisse augurer du chemin à parcourir pour tenter d’arriver à un accord pour le deuxième tour des présidentielles et éventuellement les législatives qui suivront. La “faiblesse” de Benoît Hamon à l’égard du leader du PG n’aurait rien de critiquable si celui-ci n’était le porte-parole du PS donc de l’ensemble des socialistes et non d’un courant.
Ce mélange des genres alimente la confusion. Ce cancer du “un pied dedans, un pied dehors”, des postures personnelles qui s’affranchissent des lignes collectives n’est pas l’apanage du PS. On le retrouve à l’UMP. Car même si on crache dans la soupe, elle n’en reste pas moins bonne.
Afin de faire un score, Mélenchon sera contraint pendant la campagne de taper encore plus fort que d’habitude sur le candidat qui sera issu des primaires socialistes. On imagine déjà la violence des propos qui pourraient être utilisés si c’est DSK qui sort du chapeau. Il sera alors bien difficile au porte-parole du PS de se féliciter de la tribune médiatique offerte par la campagne à Mélenchon. A moins que le futur candidat du Front de Gauche ne dise tout haut ce que Benoît Hamon pense tout bas.
Crédit photo : wikipedia
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