Les produits bio seraient trop chers ? L’association BioConsom’acteurs veut stopper ces idées reçues
Étudiant et bio : improbable ? Pas si sûr. Sur les plus de deux millions d’étudiants en France – connus pour ne manger que des pâtes et des pizzas –, 48 % affirment acheter des produits issus de l’agriculture biologique et 40 % en consomment souvent, voire très régulièrement. La moitié non consommatrice argue le coût trop élevé.
L’association Consom’acteurs publie un livret d’une vingtaine de pages intitulé Étudie en Bio – Être étudiant et manger bio c’est possible. L’objectif : sensibiliser à l’alimentation bio et donner les clés d’une consommation financièrement accessible. Qu’est-ce que le bio ? Comment manger bio sans se ruiner ni se prendre la tête ? Pourquoi manger bio ? Autant de questions qui trouveront des réponses dans ce livret qui réunit des informations, des conseils, des adresses utiles et même des recettes.
L’idée de ce livret est partie « d’une discussion avec un ami sur le bio », explique Amandine Gat, rédactrice du fascicule, qui, à 24 ans, milite et travaille dans les secteurs du bio et de l’économie sociale et solidaire depuis près de 5 ans. « Conscient de l’intérêt écologique de manger bio, il ne franchissait pas le pas à cause de questions pratiques : où en trouver ? Comment faire pour que ça ne coûte pas trop cher ? Pour que ça soit vraiment écolo ? Etc. J’ai emmené ce copain faire une visite de magasin bio et depuis il consomme régulièrement des produits bio. L’idée du livret est donc de répondre aux questions de tous ceux qui sont déjà conscientisés, mais qui ont besoin d’un coup de pouce pour s’y mettre. »
D’une façon générale, les jeunes sont conscients des enjeux environnementaux et de l’importance d’agir à leur niveau pour faire évoluer et changer les choses. Comme le souligne Amandine Gat, « les initiatives comme les Semaines de l’environnement, la création de Fac Verte, les Amaps (Association pour le Maintien d’une Agriculture paysanne) Campus, les actions menées durant la Semaine du développement durable, les réseaux comme le Refedd où le Grappe, montrent l’intérêt certain des étudiants pour les questions environnementales. »
Comment développer l’accès au bio pour les étudiants ? Selon une enquête sur l’alimentation des étudiants réalisée par le réseau Grappe, si le prix est la principale raison au non-achat de produits bio par les étudiants, le fait de ne pas y penser arrive en deuxième position. Développer l’accès au bio, c’est donc, pour Amandine Gat, « permettre aux étudiants d’y avoir accès à moindre coût. Et les Amaps Campus sont un très bon moyen de se fournir en produits frais bio et accessibles, les groupements d’achats étudiants sont une bonne piste également. Il faut aussi montrer aux étudiants qu’il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir un emploi et une situation stable pour s’acheter de bons produits : toutes les actions de sensibilisation sont donc importantes. » L’accès au bio passe aussi par l’introduction de produits bio dans les restaurants universitaires, ce qui permet de sensibiliser et d’informer les étudiants sur ce type de production, en plus d’offrir des débouchés aux producteurs bio.