Spotify, Rdio, Netflix… Ces dernières années, l’industrie de la musique et du cinéma ont vu l’émergence de nouveaux services populaires fonctionnant sur le principe de la licence globale. En échange d’une souscription mensuelle, les utilisateurs du service bénéficient d’un accès illimité à plusieurs milliers de chansons ou de films.
Inspirée par le succès de ses ainés, la start-up espagnole 24 Symbols entend étendre le concept à l’univers du livre électronique. Le modèle économique repose sur une offre combinée freemium/premium sur une base 80/20. L’offre freemium financée par la publicité, composant la majorité des inscrits, et l’offre premium, sur la base de forfaits (9,99€/mois, 59,99€/an), représentant 20% des utilisateurs mais une grande partie du chiffre d’affaire. 24 Symbols espère ainsi constituer un modèle viable et intéressant pour tous les acteurs du livre : lecteurs, éditeurs, auteurs et distributeur.
Côté lecteur, le succès d’un tel service dépend bien évidemment de la richesse du catalogue. Avec la participation des principaux éditeurs et une offre numérique riche et variée, la licence globale présente de sérieux atouts pour le lecteur qui a la possibilité d’accéder à une véritable bibliothèque en ligne moyennant un prix raisonnable. En contre-partie de cette offre avantageuse, le lecteur ne dispose pas d’un droit de propriété sur les livres, mais seulement d’un droit d’accès et de consultation via Internet. Un système qui casse les codes dans la mesure où ne paie plus pour un fichier ou une oeuvre mais pour un service. Une conception qui risque d’être difficile à accepter par certains éditeurs qui pourraient voir en cette solution une dévalorisation du livre.
Malgré cela, 24 Symbols répond à d’autres impératifs importants : un système de consultation en streaming constitue une solution intéressante pour lutter contre le piratage dans la mesure où un service multi-plateforme dans le nuage (avec possibilité de lecture off-line) offre un accès facile et immédiat avec relativement peu de contraintes pour le lecteur. Côté éditeur, c’est la garantie d’une sécurité au niveau de la diffusion des fichiers, dans la mesure où ceux-ci ne sont pas “possédés” par l’utilisateur, mais seulement “mis à disposition”.
Au final, 24 Symbols semble avoir les capacités technologiques de mener à bien ce projet. Reste aux éditeurs d’enrichir le catalogue en tentant l’expérience de la licence globale… Une solution qui constitue une occasion formidable de se déployer en numérique et de promouvoir la lecture auprès d’une audience bien plus large que ne le permettra jamais la vente de fichiers numériques individuels avec DRM…