Nos déchets de vacanciers

Par Angélie Baral @Greenvibes

Avec l'arrivée des beaux jours ensoleillés, les préparatifs des vacances d'été battent leur plein. Je pourrais toujours vous dire "mon dieu! Au nom de votre sacro-saint bilan carbone, ne prenez pas l'avion!", ce serait plutôt hypocrite au vu des images de rêve filmées par Nicolas Hulot et Yann Arthus Bertrand ou les vacances de noces de Cécile Duflot aux Maldives.

Les Maldives. Parlons-en. L'explosion des complexes hoteliers (occupant la moitié des 200 îles habitées de l'archipel) a obligé à gérer subitement des tonnes d'ordures. Fautes de recyclage et d'incinérateurs adaptés, les 330 tonnes de déchets quotidien sont pour la plupart entassés sur des îles bien cachées des yeux des touristes. Plutôt qu'un long discours, je vous laisse découvrir le documentaire de France 5 (clic sur l'image).

Doit-on alors s'interdire d'aller au Maldives?


Oui, tant que le gouvernement et/ou les complexes eux-mêmes n'adoptent pas une démarche de réduction des déchets draconienne. Cela ne sert à rien de se dire "c'est leur ressource économique" si tout ce qu'on fait, c'est leur préparer une bombe...

Il y a bien d'autres destinations où des hôtels ont choisi de mettre tout en oeuvre pour réduire leur empreinte écologique, je ne peux que vous encourager à les sélectionner, c'est la meilleure façon d'inciter le secteur touristique et les gouverments qui les accompagnent à modifier leurs habitudes, leurs critères de choix et investir dans le tourisme responsable. Mieux: pourquoi ne pas opter pour coucher chez l'habitant ou faire jouer les réseaux pour dormir chez des amis (à charge de revanche)?

Je sais que beaucoup grincent des dents car le côté "vacances éthiques" est devenu un véritable argument marketing. C'est souvent vrai mais doit-on pour autant le bouder sous prétexte que certains surfent dessus et se font de l'argent ? Et à votre avis, les autres hôtels qui font zéro effort ne gagneraient-ils pas encore plus d'argent (car ils n'investissement même pas le moindre centime)?

Résumons. Les destinations accessibles en train ou en voiture (quand on voyage à plusieurs), c'est idéal pour l'environnement. Mais ne soyons pas naïfs et bien des écolos prennent l'avion de temps à autre, ne nous voilons pas la face, j'aime l'honnêteté. Alors à choisir de griller du carbone pour le voyage, portez vos efforts sur le reste:

  • Mieux vaut un beau voyage qui dure plusieurs semaines mais pas chaque année que des petits aller-retour 3 fois par an (cela vous marquera d'ailleurs beaucoup plus). Or, les français ont tendance à raccourcir leurs congés à la faveur des week-end prolongés en avion où au final, vous n'avez pas le temps de découvrir quoi que ce soit. A méditer...
  • Encouragez les opérateurs et établissement qui font de vrais efforts: pensez à l'exemple des Maldives. Le plus scabreux à terme n'est peut-être pas le carbone des avions, mais les 120 000 tonnes annuelles de déchets produits sur des toutes petites îles perdues au milieu de l'Océan indien...
  • Sur place, adoptez des habitudes qui ne nuisent pas à l'environnement et, plus particulièrement, à la biodiversité (on en reparlera!)

Pour vous aider dans vos choix, voici une sélection de site:

- Le site Voyages pour la planète présente notamment un descriptif détaillé des différents labels hôteliers (en bas à droite de la page d'accueil)

- Un Guide pratique "Mon hôtel et l'Environnement" vous montre l'autre côté du miroir, en proposant une multitude de pistes à suivre pour les établissements... autant d'actions que vous pouvez scruter en tant que client pour évaluer les hôtels.

- A lire "Comment choisir un hôtel écolo" de la journaliste quebéquoise Marie-Josée Richard

- Un tour d'horizon des initiatives sur le site Ecolo-econo: "Tourisme et environnement, comment s’y retrouver dans les labels ?"