Car Seth Olinsky (guitare/chant), Dana Janssen (batterie), et Miles Seaton (basse), en bons hédonistes qu’ils sont, jouent et chantent avec leurs tripes et c’est ce qui rend leur musique surprenante voire déroutante. "Light emerges" par exemple résume à lui-seul l’esprit viscéral de leurs compostions : les xylophones sautillants inauguraux se dissipent peu à peu pour amorcer un crescendo de saturation que clôturent des chœurs au souffle épique. À cela s’ajoute un côté tribal souvent teinté de mysticisme comme sur l’incantatoire "A AAA O A WAY". Et lorsque le groupe lâche la bride, les riffs de guitare teintés sixties virevoltent et atteignent les cimes ("So it goes", "Another sky"). On pense ici aux autres barbus de Band Of Horses pour le côté épique voire emphatique, The Flaming Lips pour les empilages sonores barrés, et à moult autres groupes ou l’instinct animal devient collectif.
Au milieu de ce melting-pot volcanique, les Américains éparpillent de nombreux samples étranges qui contribuent beaucoup à l’ambiance générale du disque : des bruits exotiques à la fin d’"Island", les 45 secondes de bruit de "Tatsuya Neon Purple Walkby" ou les clapotements de lave en fusion sur "Fuji I". Ces bruits confirment ainsi la légende qui tourne autour du processus de création de ce cinquième Lp : composé dans une cabane à proximité d’un volcan de l’île japonaise d’ Hokkaido, et enregistré dans une gare abandonnée de Detroit avec le producteur Chris Koltay (Liars, No Age, Holy Fuck).
En bref : trois hippies célèbrent la nature et la vie sur un disque une fois de plus versatile et barré mais surtout énergisant et positif.
Le Myspace, le site officiel, et le site du label
"Another Sky":
Le clip d'"Island" :