Magazine Politique
A l'exemple caricatural de l'enquête Ifop pour Sud Ouest sur l'opinion et les hausses d'impôts, c'est une opinion résignée qui est installée en ce début de présidentielle. D'où la difficulté pour changer la donne car l'enjeu est d'abord celui d'un électrochoc psychologique.
L'opinion publique française est résignée, fataliste.
Les programmes prévoient des économies. L'opinion comprend à l'opposé qu'il s'agit de ... dépenses supplémentaires donc ... des hausses d'impôts.
Les programmes prévoient des diminutions de charges pour le plus grand nombre par une assiette différente des impôts. L'opinion comprend que les impôts augmenteront pour ... tout le monde (et à un pourcentage de 88 % sur cette question là !).
C'est une opinion résignée qui envisage le pire, s'y prépare.
Cette ambiance est la principale contrainte délicate pour Dominique de Villepin puisque sa démarche est d'abord celle du volontarisme. Donc il est manifestement à contre-courant de l'ambiance actuelle.
C'est une opinion fatiguée par la "présidence Sarkozy", repliée sur elle-même, désabusée par les agissements de la classe politique, n'offrant que très peu de crédit aux discours politiques. Dans ce climat, comment ouvrir un espace au sursaut ?
C'est un travail de longue haleine, demandant beaucoup de pédagogie et surtout beaucoup de proximité.
Dans cette ambiance, l'espace de la candidature Borloo se dessine rapidement : le "copain consolateur". Il est sympa. Il s'approprie ce qui a bien marché et laisse aux "ex-copains" du Gouvernement ce qui est impopulaire. C'est simple et peu assurer un bon démarrage. Pour la durée, c'est un autre enjeu.
Pour Villepin, le défi est autre. Comment conduire au sursaut une opinion qui a baissé les bras ?
C'est la question posée actuellement. Ce n'est plus droite / gauche mais volontaires / résignés. Pour l'instant, les seconds dominent très largement.