Intro – the Gift Recordings est sorti en 1993, c’est-à-dire un an après le troisième album, Separations, et un an avant le quatrième, His’N’Hers, cette compilation regroupe, chronologiquement, deux titres enregistrés en juin ’92, trois en octobre ’92 et quatre en février ’93, correspondant à trois singles que le groupe réalisa sur le label Gift Records, à Sheffield, leur ville d’origine.
Juin ’92 : « Space » ouvre le disque et démarre en douceur, avant une envolée tout à fait « pulpienne ». « O.U. » propose une ambiance celte, sinon irlandaise, qui se marie à merveille à l’univers du groupe et à la voix de son chanteur charismatique, Jarvis Cocker.
Octobre ’92 : « Babies » est un titre qui figurera par la suite sur His’N’Hers (d’ailleurs, on comprend ainsi pourquoi deux clips se succédèrent en l’espace de quelques mois… et c’est surtout le premier titre de Pulp soutenu par une vidéo promo), même si les oreilles les plus attentives percevront de très légères différences, essentiellement dues à la production. « Styliroc (nites of suburbia) » est un titre trépidant, noctambule, au rythme endiablé.
« Sheffield : sex city » arrive (« Razzmatazz » la précède, interrompant la chronologie autrement respectée) avec sa lascivité et sa langueur, sur plus de huit minutes absolument exubérantes.
Février ‘93 : « Razzmatazz » est une pure bombe, ou un véritable joyau, peu importe l’image. À l’écoute d’un tel morceau, impossible de ne pas y voir l’augure d’un succès promis. Tout est là, de la musique au chant, et même le clip tourné à Paris, de nuit, devant le Moulin Rouge. On ne devient pas un grand groupe, on l’est et les gens le découvrent. Le deuxième clip de Pulp préfigure de la suite, et aurait surtout mérité de figurer, comme « Babies », sur His’N’Hers (ce qui est le cas depuis lé réédition de cet album, en last track, chose que j‘abhorre habituellement mais qui ici est tout à fait logique car cela répare une erreur ou un oubli monumental).
Trilogie finale, « Inside Susan : a story in 3 parts », inclut les morceaux « Stacks », « Inside Susan » et « 59, Lyndhurst grove ». Je vous laisse le plaisir de découvrir ce film audio…
Comme on le sait, le groupe aime nous rappeler que les paroles sont à lire sans la musique. Évidemment, il faut le faire tout de même une fois lors de l’écoute du disque, car cette règle est comme toutes les règes, à enfreindre, même si elle signifie aussi et surtout que les paroles sont des histoires à part entières qui pourraient se passer d’accompagnement musical.
Chez Pulp, l’impact conjugué des paroles et de la musique, voire des images (photos des membres du groupe, vidéo, performances live, apparitions à la télé…) sont autant d’éléments ayant fait de ce groupe l’un des plus grands de la scène britanniques, et la reformation en 2011 du line-up de ’95 (époque Different Class) devrait vous donner envie de (re)commencer votre découverte de ce groupe inimitable, pourquoi avec cet Intro.
Pour les plus frileux, essayez juste « Babies » ou « Razzmatazz ». Ensuite, vous n’en resterez sûrement pas là.
(in heepro.wordpress.com, le 11/04/2011)
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Voir aussi : His’N'Hers – The Peel Sessions – Jarvis – Further Complications