Alors que le dépouillement se fait petit à petit le trio de tête ne semble guère changer. En effet, après environ 70% du comptage effectué Ollanta Humala se retrouve avec 31,5% des votes, Keiko Fujimori a 23,7% et Pablo Kuczynski a 18,9%.
Pour présenter ces trois candidats, d’après ce que j’ai vu depuis ces dernières semaines, voici ce que je peux dire.
Humala est, et c’est ce qui lui a été reproché tout au long de la campagne, proche des idées développées depuis ces dernières années par Hugo Chavez du Venezuela, Evo Morales de Bolivie et le président Lula du Brésil. C’est le seul qui inspire le réel changement car que ce soit son parti ou lui-même, il n’a jamais gouverné. Il propose de faire profiter aux plus pauvres ce que la croissance péruvienne ne leur a jamais donné, et veut notamment que le Pérou, producteur de gaz, baisse les prix de l’énergie. Enfin, les grands groupes capitalistes, et notamment dans le domaine des mines, devront y penser à deux fois avant de profiter des ressources sans aucune contrepartie. Nous pouvons juste espérer qu’il soit plus proche de Lula que de Chavez en ce qui concerne le temps passé à la présidence car son passé de militaire serait entaché d'une affaire jusqu'alors non éclaircie.
Keiko Fujimori est la fille de son père et ce n’est en rien un avantage. En effet, son père a déjà été président du Pérou. Il a été celui qui a vaincu le terrorisme et il jouit pour cela d’un appui d’une partie de la population. Malheureusement, la corruption a atteint les sommets de l’Etat ce qui a obligé l’ex-président à s’exiler au Japon où il exerçait des fonctions d’élu afin d’échapper aux poursuites de la justice péruvienne. Il est aujourd’hui en prison, mais cela n’a pas empêché les électeurs à voter pour sa fille qui a développé lors de sa campagne le thème de la sécurité.
Enfin, Pablo Kuczynski a dû renoncer à sa double nationalité après les critiques d’une grande majorité de médias et d’électeurs. En effet, il détenait, en plus de la nationalité péruvienne, la nationalité américaine. Cela le desservait plutôt puisque les critiques se basaient sur cela pour demander de quel pays il allait être le réel représentant. Malgré un programme intéressant basé notamment sur l’éducation, son âge avancé a, à mon avis, fini de le desservir malgré l’appui de nombreux jeunes.
En attendant le deuxième tour, j’espère juste que le nouveau président réussira à maintenir la croissance exceptionnelle du Pérou et luttera activement contre la corruption qui est malheureusement encore trop présente.