6H30, s’extirper du lit, avaler un thé en lisant vaguement le journal. 7H30, réveiller, amener les enfants chez la nourrisse. 8H00, premier rendez-vous avec des équipes de gestion urbaine de proximité. 8H45, rencontre d’un riverain mécontent, modification d’un aménagement en cours, l’entreprise renâcle, la journée commence mal. Le téléphone portable commence une danse qu’il n’arrêtera plus maintenant en vibrant régulièrement au fond de ma poche.
9H30, arriver au bureau, dire bonjour, motiver les troupes, recueillir les messages urgents et donner des directives. Ouvrir ma messagerie puis la refermer effrayer par le nombre de messages à lire, pourquoi tant de gens écrivent la nuit ? 10H00, réunion de direction, le temps en calme. 11H00, rencontre avec un élu local, là c’est long et fastidieux. 12H30, s’assoir, commander, manger. 13H30, temps de conception sur ce nouveau projet entrecoupé d’appels téléphoniques et des questions des collaborateurs.
15H45, appel de mon ex-femme qui veut encore changer les dates de garde. 16H00, préparation de la réunion du soir. 17H00, point avec ma secrétaire. Les appels diminuent mais vient le temps de traiter les urgences du jour. Déposer sur le bureau les trois ou quatre dossiers brulants, rédiger à toute vitesse les notes nécessaires. 18H30, ouvrir enfin la messagerie tout en écoutant les messages laissés toute la journée sur mon téléphone portable. Accorder un minimum d’attention aux soixante messages restants après épuration des publicités et des copies. Répondre, imprimer, classer. 19H30, sauter dans la voiture. 20H00, la réunion publique commence, l’assemblée s’échauffe. Expliquer, argumenter. 22H30, débriefing avec les élus et représentants des commerçants, le projet avance.
23H00, se gaver de barres chocolatées en conduisant la voiture. Les enfants dorment depuis longtemps. Rentrer sans faire de bruit. Ecrire cet article qui aurait du être rendu il y a trois semaines. Boire un verre. chercher le sommeil. Sentir le néant.