Le shopping en ligne séduit les adolescents

Publié le 10 avril 2011 par Mcetv

Réseaux sociaux, musique, discussions en ligne, mais aussi… shopping. Les adolescents français dépensent près de 600 millions d’euros chaque année sur internet


Économiser de l’argent, dénicher des produits introuvables en France, gagner du temps : ce sont les trois principales raisons qui poussent près d’un adolescent de 14 à 17 ans sur deux à acheter sur internet. L’étude réalisée par l’institut LH2 pour le moteur d’achat Kelkoo révèle qu’ils y dépensent le tiers de leur argent de poche mensuel. En tête des ventes, on trouve les livres et DVD, suivis par les vêtements, chaussures, accessoires et jeux vidéo.

Sites d’enchères et comparateurs de prix

Comme la plupart des jeunes interrogés, Léa aime arpenter les allées des magasins avec ses amis. Mais elle avoue acheter aussi beaucoup de vêtements directement en ligne : « je fais du repérage en boutique, puis je recherche l’équivalent sur internet. Ça me permet de faire beaucoup de bonnes affaires ». La lycéenne aime aussi flâner sur des sites de vêtements anglais, car « ces marques n’existent pas en France et avec ce beau temps, j’ai envie de renouveler mon stock de robes ».


Les adolescents sont une manne pour les grandes enseignes, mais aussi pour les sites de comparateurs de prix : plus de la moitié des jeunes interrogés les utilisent systématiquement pour trouver la meilleure offre du net. Anissa, 15 ans, voulait un appareil photo pour son anniversaire : « j’ai expliqué à mes parents qu’il valait mieux faire un tour sur internet pour comparer les prix. J’ai trouvé l’appareil de mes rêves et 40 euros moins chers que dans un magasin spécialisé ».


La jeune fille explique aussi qu’elle consulte régulièrement les articles de mode d’un célèbre site de ventes aux enchères : « avec mon budget limité, ça me permet d’acheter des vêtements de marques. Et pour Noël, je peux trouver des cadeaux originaux sans me ruiner ».


Avec ou sans l’accord des parents

A bientôt 18 ans, Jules est un habitué des achats en ligne : « j’achète la plupart de mes jeux vidéo sur internet, les prix sont toujours plus intéressants et je peux avoir accès plus rapidement aux nouveautés. Je suis fan des jeux de stratégie, et maintenant il est possible de les télécharger directement à partir d’une plate-forme, plus besoin de CD d’installation, il suffit seulement d’une carte de crédit ». Il explique même avec fierté que c’est lui qui a montré à ses parents comment payer en toute sécurité : « j’étais bien obligé, car à l’époque je n’avais pas de carte bleue et je devais donc utiliser celle de mes parents. Au départ, ils étaient un peu méfiants ».


18 % des 16-17 ans avouent ne pas savoir comment vérifier les garanties d’un achat sécurisé. Si la plupart des parents supervisent les dépenses en ligne, un quart des jeunes reconnaît agir seul. Un comportement qui peut entraîner des abus ou des conséquences financières fâcheuses pour les parents, tenus juridiquement responsables des achats réalisés.

Valentin, 16 ans, reconnaît avoir déjà utilisé la carte bleue de ses parents en cachette : « je suis passionné de cinéma depuis mon enfance et j’ai un faible pour les films d’horreur américains. J’ai craqué sur un coffret de dix DVD découvert sur Ebay ». Le jeune homme passe plusieurs semaines à camoufler son achat compulsif. Jusqu’à l’arrivée du relevé de compte parental : « Ils se sont tout de suite interrogés sur cette dépense. À l’époque j’étais un peu naïf et je me disais que ça passerait inaperçu. J’ai dû rembourser le coffret de DVD avec l’argent que j’avais reçu pour mon anniversaire ».

Les parents inquiets peuvent aussi faire le choix des cartes prépayées dédiées aux mineurs : directement alimentées par un adulte, ces cartes permettent aux jeunes de gérer eux même leurs dépenses en ligne, sans demander systématiquement l’autorisation.

Naturellement, en vieillissant, les adolescents deviennent de plus en plus autonomes dans leurs achats. Ainsi, 30 % des 16-17 ans sont seuls au moment d’entrer les codes bancaires en ligne. Et 6 % reconnaissent ne pas en informer leurs parents.

Eleonore Autissier