Qu'il est beau ce ballet laissé en héritage par Rudolph Noureev à l'Opéra de Paris depuis sa création dans les années quatre vingt et qui charme par sa vitalité, sa jeunesse, sa force ...Pour le servir (au mieux) quelques étoiles merveilleuses (comme Stéphane Bullion si exquis que ses fans l'ont surnommé "même mort") mais aussi Matthias Heymann aux bonds survitaminés. Dans leur bras grâcieux, la frêle Laetita Pujol fait figure de plume ballotée par les pulsions barbares (mais les "Juliette" ont toujours été minces entend-on en régie). Le décor et surtout les costumes de Frigerio sont d'une telle splendeur qu'on se croirait à Sienne un jour de "palio" aussi bien qu'à Vérone.Comme d'habitude il faudrait citer jusqu'au moindre sujet sinon au figurant (si actif à créer l'univers du monde de la Renaissance). La modernité du ballet est telle que le réalisme va jusqu'à jouer l'obscénité, la provocation(par exemple dans les scènes où les clans s'affrontent -hommes et femmes confondus dignes d'un West Side Story d'aujourd'hui) , à donner au genre "cape et épée" des allures de danses tribales...quant à la succession de pas de deux(trois ou quatre) glissés comme sur des mers d'huiles, , d'enchevêtrements créatifs si insolemment modernes on ne peut dire que merci à ce grand créateur que fut Noureev, à sa faculté de magnifier le mouvement et mettre le classique à la portée de ceux qui y sont rétifs. Laurent Hilaire maître de ballet a su créer la surprise en ajoutant à ce casting de rêve une étoile en Dame Capulet , un "cameo" qui vaut le détour comme on dit à Hollywood. Vello PÄHN dirige l'orchestre de l'Opéra avec bonheur. Les musiciens aiment toujours interpréter Prokofiev. Un vrai moment de bonheur à privilégier (pour les enfants)sur toute contrefaçon comme ces comédies musicales populaires dirigées par des vedettes de variétés ringardes.
Première le lundi 11 avril 2011 à Bastille
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble