Urvarà
Dans tes pages
Comme en un rêve concentrique
Misère et beauté de l’arbre
Qui penche au‐dessus du vide
Désordre des branches
Comme quand des milliers de bras
Arborent l’essence – tendus
Vers le haut – brûlure
L’ombre miroir du haut
Equivalence souterraine
Symétrie de la double tension
Sa réciprocité
Sa circulation
Odeur de sève
La vie qui coule lente
Et la conjugaison des feuilles
Le changement qu’on ne voit pas
Puis la terre
L’impact en terre creuse
Du déferlement des eaux
L’attente qui pousse
Le temps qui passe
Urvarà
Ton histoire
Comme en un rêve concentrique
J’entrouvre enfin mes yeux
Je laisse l’air s’enfuir
Je respire en ton nom
Et laisse l’air venir
Repartir
Revenir
Repartir
J’oublie dans la respiration du monde
Le sacrifice du souffle coupé
La douleur de la table rase
Les larmes qui déroulent
Et s’effacent à l’orée
Du désert
Urvarà
Ta mémoire
Ancrée dans un sommeil de pierre