Initialement destinées à intervenir à titre complémentaire, la mutuelle santé souscrite par un adhérent bénéficient de l’Assurance Maladie à titre principal prend désormais une place de plus en plus grande, si bien que sa souscription semble parfois indispensable. Néanmoins, l’adhésion à une mutuelle santé présente un coût réel qu’il est souvent difficile d’assumer pour les personnes disposant de revenus modestes au regard notamment des conséquences de la crise financière internationale qui continuent d’affecter les ressources des ménages Français. En conséquence, la nécessité de souscrire une mutuelle santé pour avoir une couverture sociale optimale créé des inégalités et remet parfaitement en cause le principe Français de l’université de l’accès au soins. C’est pourquoi, les pouvoirs publics ont pris la décision de réagir à l’égard de ce phénomène nouveau lié à l’émergence des mutuelles santé et à la déliquescence de l’Assurance Maladie, en créant un dispositif de recours à l’Aide Complémentaire Santé.
Ainsi au lieu de favoriser le rétablissement de l’Assurance Maladie dans sa logique protectrice initiale, les pouvoirs publics préfèrent aider ponctuellement certaines personnes à obtenir une mutuelle santé à moindre frais voire de manière totalement gratuit. Or si cette logique semble surprenante, elle présente une certaine cohérence au regard de la différences des investissements à accomplir dans une hypothèse particulière ou une hypothèse globale. Dès lors au regard de l’intérêt de cette problématique, l’IRDES a réalisé une étude dont les résultats sont passionnants : « s résultats de cette expérimentation montrent notamment que la majoration du montant du « chèque santé » améliore légèrement le taux de recours à l’ACS et permet de mieux cibler les personnes effectivement éligibles. Ils confirment aussi que l’ACS est un dispositif compliqué qui touche difficilement sa cible : au total, seuls 17 % des assurés de cette expérimentation ont fait une demande d’ACS. De plus, seuls 9 % des assurés invités à participer à une réunion d’information sur le dispositif y ont effectivement assisté, et l’invitation à cette réunion a largement découragé les autres assurés ». Il en ressort effectivement que malgré sa bonne volonté initiale, ce dispositif ne rencontre pas encore tout le succès escompté mais qu’il s’inscrit à présent sur une bonne dynamique.