Synopsis dégraissé : Kenshin, ancien assassin, est devenu un vagabond prêchant l'honneur et la non-violence. Pas de chance pour lui, beaucoup de brigands, fanfarons et autres ennemis de la première heure se fichent pas mal de ses états d'âme et vont le forcer à jouer de son sabre à lame inversée. Voilà, ensuite, c'est le même manège que partout, les ennemis se succèdent, toujours plus mwahahaha les uns que les autres. Sauf que Kenshin est, dès le départ, le plus fort (ça aide), et qu'au lieu d'apprendre pour se perfectionner il préfère surprendre et fait plutôt office, en conséquence, de figure de transmission auprès d'un petit kendoka qui deviendra grand.
Ce n'est pas la seule particularité qui permet à la série de se lover dans le haut du panier, la principale étant le contexte historique dans lequel se déroule les évènements : le Japon de l'ère Meiji, où Kenshin tente de se racheter une conscience suite à ses agissements meurtriers au cours de l'ère d'Edo. Du coup, Rurōni Kenshin comble son absence d'originalité majeure par le réalisme soft (et didactique) dans lequel les affrontements du vagabond retentissent : costumes, coutumes, décors, rivalités et mutations politiques... Retentir est d'ailleurs le verbe qui convient tant le rendu des combats est violent en termes d'impacts, grâce au style légèrement fouillis qu'adopte Nobuhiro Watsuki dans ce cadre. Ailleurs, niveau dessin, on peut brandir les mots dynamisme, rigueur... le lot commun des mangas de cet envergure. Dommage en revanche que l'auteur se sente obligé de faire de la vaste majorité de ses personnages de beaux éphèbes en puissance, ténébreux et poseurs, même si cette tendance participe à la montée en puissance du récit, de plus en plus palpitant. En résumé : un incontournable, mais pas le plus flamboyant.
Rurōni Kenshin (Shueisha) - 1994-1999