Une belle distribution féminine (Catherine Deneuve, Géraldine Pailhas, Marina Foïs, Marisa Paredes, entre autres), et masculine (Nicolas Duvauchelle, Jean-Baptiste Lafarge, Jean-Marc Barr, et d’autres). Une histoire qui a des résonances avec l’actualité récente, l’univers impitoyable de la télé, de la danse, de l’édition « people ». Pas de bonheur, pas de bonheur, et Mathieu, interprété par Nicolas Duvauchelle, par qui nous voyons ce qui arrive, qui prend des photos, enregistre des voix, porte cette tristesse, ce malheur sur son visage. Et sans doute aussi sur tout le corps.
C’est un personnage qui garde son mystère jusqu’au bout. Vous ne saurez pas suffisamment de choses sur lui pour que ses motivations vous apparaissent clairement. Il a signé et publié un roman autobiographique dont le titre a de l’importance pour l’intrigue : Palimpseste. Un palimpseste est un manuscrit copié sur un parchemin dont on a gratté le texte précédent. Le parchemin est une peau. Mathieu, le journaliste qui s’introduit dans la famille éclatée que nous verrons se reconstituer dans la douleur, est tatoué des épaules aux pieds, tatouages qui ne sont révélés que par la nudité. C’est comme si chaque histoire à laquelle se frotte cet écrivain (qui, à part son autobiographie, publie sous pseudonyme) était la sienne, comme s’il l’écrivait sur sa propre existence, se l’imprimait dans sa propre chair.
La narration, dans ce film, passe par l’utilisation des techniques d’aujourd’hui. Pour connaître l’histoire de sa famille, Bruno (Jean-Baptiste Lafarge) utilise Internet ; et chaque moment important de rencontre entre deux protagonistes du film est traversé par des appels d'un tiers sur un portable, des sms, des mms, qui sont des éléments matériels du récit.
Dommage que ce film cède parfois à la facilité, au goût du jour (une femme nue, un homme nu, évocation de bisexualité) sans que cela apporte beaucoup à l’intrigue. A moins qu’il faille chercher là l’ambiguïté du personnage principal (mis à nu, complexe) ?