Trust Agents

Publié le 10 avril 2011 par Allo C'Est Fini
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J’ai coutume de dire que dans la devise nationale des Etats-Unis – In god we trust – le terme important n’est pas god (dieu) mais trust: la confiance. C’est elle qui fait fonctionner le monde. Qu’il s’agisse de la confiance dans ses associés, ses partenaires, ses amis, son poissonnier ou son garagiste, c’est en fonction de ce critère d’évaluation là que nous prenons, bien souvent, nos décisions. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, par exemple, Google s’est imposé comme le principal moteur de recherche: nous accordons une certaine confiance aux résultats qu’il propose.

L’explosion des médias sociaux m’a poussé à parler de marketing de la confiance avec Yann, qui m’a aussitôt dirigé vers un ouvrage de Chris Brogan et Julien Smith, Trust agents.

Ce n’est pas à proprement parler un livre sur le marketing ou sur les médias sociaux en particulier, mais plutôt une sorte de guide à usage de celles et ceux qui souhaiteraient faire partie d’une nouvelle caste d’individus, qu’en français on aurait tendance à qualifier « d’influenceurs », mais qui ne sont pas que cela. Il s’agit plutôt d’individus dont l’activité, le passé, la personnalité, en fait naturellement un référent dans leur domaine auprès d’une certaine communauté. Chris Brogran et Julien Smith analysent les caractéristiques de ces individus, et notamment comment le web et les outils sociaux peuvent les aider à asseoir leur réputation.

Le livre est construit autour des 6 grands principes suivants:

  1. Make your own game. Autrement dit, influer sur les règles du jeu pour que vous n’en soyez plus un pion, mais un acteur.
  2. One of us. L’appartenance réelle à une communauté est un élément essentiel. L’influenceur ne peut pas être un ermite ou un individu isolé, il doit participer, être présent, se faire voir et connaître. Il doit savoir donner, avant de recevoir.
  3. Archimede principle. Les auteurs ne vont pas vous parler des corps plongés dans l’eau, mais de l’effet de levier, indispensable pour développer une communication efficace. Les agents de Brogan et Smith adressent un tel nombre de sujets et d’individus, qu’ils doivent s’appuyer sur des mécanismes qui permettent de décupler leur investissement.
  4. Agent zero. L’agent zero, c’est le noeud du réseau, le hub, celui par qui passe l’information. Chapitre le moins clair, à mon avis.
  5. Human artist. Il s’agit, avant tout, de développer un talent. La reconnaissance individuelle passe d’abord par la reconnaissance des talents dont il dispose. Cela va de soi, non?
  6. Build an army. On revient vers le principe 3: cela ne peut se réaliser tout seul, mais uniquement à l’aide d’individus que l’on sait mobiliser autour de soi.

Trust Agents est finalement un livre assez agréable à lire. Ce n’est pas un livre de recettes, bien entendu, mais plutôt un livre d’analyses, dont les exemples variés viennent illustrer les hypothèses des deux auteurs. Son éventuelle traduction en français mériterait cependant qu’on revisite les exemples à l’aune d’un public francophone.