Malheureusement pour le président, même au sein de ses plus fidèles, l’enthousiasme n’est pas de mise. Le chef d’Etat-major, Mangou, se réfugie même chez l’ambassadeur d’Afrique du Sud. La chute du régime de Laurent Gbagbo semble s’accélérer. Il doit même annuler son message au pays qui avait pour but de galvaniser les patriotes. Les troupes de Laurent Gbagbo ne pouvaient faire face pour plusieurs raisons : le moral des troupes n’était pas maximum, tout comme leur motivation. De même, le recrutement de mercenaires a divisé les troupes de Laurent Gbagbo. Enfin, le paiement des hommes fut plus que difficile. Malgré cette première grosse défaite, Laurent Gbagbo décide de rester au pouvoir coûte que coûte. Des offensives des FRCI ont en effet été repoussées à Abidjan et l’Angola semble soutenir le président en place : tout cela incite certainement le leader du Front Populaire Ivoirien à se maintenir. La France, quant à elle, demande à Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire, ce qu’il refuse catégoriquement. Alain Juppé souligne que même le ministre des affaires étrangères Alcide Djédjé aurait alors lâché son président. Il ne resterait plus qu’à négocier sur les conditions de départ, ce qui se ferait déjà selon certains, par l’intermédiaire des «traîtres ». La France, sur place pour défendre ses ressortissants, aurait apporté une aide logistique aux FRCI, par des conseils et formations militaires. De même, par les forces de la Licorne, la France a organisé des opérations militaires aériennes contre la résidence du président Gbagbo. Toutefois, Gbagbo et ses fidèles résistent encore à Abidjan, avec l’aide des soldats de l’Unité de Garde Présidentielle d’Angola. Le chaos qui règne dans la ville favorise en outre les disparitions inquiétantes, qui pourraient constituer des prises d’otages. Afin d’empêcher ces exactions, l’évacuation des expatriés de tous pays s’accélère. Malgré tous ces évènements, la résistance vaillante de Gbagbo semble le renforcer de jour en jour. Aussi se présente t-il comme le résistant patriote face à l’armée d’occupation nordiste soutenue par la France, ancien pays colonisateur. Profitons de cette occasion pour vous montrer la video de la semaine dont voici le lien sur agoravox. Elle montre clairement que contrairement à certaines rumeurs, Laurent Gbagbo, bien que fatigué, est tenace et ne veut pas lâcher sa place. D'ailleurs, selon les dernières nouvelles (source Europe 1), ses fidèles reprennent des quartiers stratégiques d'Abidjan. Les dernières réactions internationales :Selon les Etats-Unis, Ouattara sera à même d’unir le pays qui devrait bientôt être repris à Laurent Gbagbo. A Washington sont également condamnées les exactions à l’égard de l’ONU. Barack Obama soutient les frappes de l’ONU et appelle Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. L’Union Africaine, qui a depuis mars demandé à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, dénonce également les abus et violations de Droits de l’Homme. Elle appelle à protéger la population civile. Le Sénégal et le Nigéria ont également soutenu les offensives contre Gbagbo. En revanche, à Moscou, on s’offusque d’une ingérence Française dans le conflit ivoirien.Conclusion : La crise Ivoirienne semble tourner en faveur des nordistes menés par Alassane Ouattara, vainqueur officiel des dernières élections présidentiels. Après avoir empêché son rival d’accéder à la présidence, Laurent Gbagbo a refusé toute abdication, affirmant son succès. La solution pacifique ne fut pas longtemps envisagée dans un contexte de reprise du conflit civil qui a décimé la Côte d’Ivoire pendant une décennie. L’offensive de la fin mars 2011 fut fulgurante, contrairement à celle des rebelles de 2002, qui ne disposaient même pas de liaisons radio pour communiquer entre eux. Elle a rapidement eu raison des FDS, qui sont tout de même retranchés à Abidjan avec le peu de soutien dont bénéficie encore le président Laurent Gbagbo. Si l’ONU a joué un rôle ainsi que d’autres organisations inter (ou supra) nationales, on peut également entrevoir une ingérence relative de la France. Plusieurs éléments nous permettent de le dire : d’abord parce que contrairement à 2002, les forces françaises en présence n’ont pas empêché l’offensive des Forces Nouvelles du nord vers le sud, ensuite parce que la Licorne a mené des opérations militaires contre les forces de Laurent Gbagbo (pour se défendre dit-elle), enfin par des conseils et aides apportés conjointement avec les Etats-Unis (selon jeuneafrique.com). La solution politique qui semble se dessiner pourra peut-être permettre à la Côte d’Ivoire, moteur économique de l’Afrique occidentale, de sortir dans la crise économique qui la touche depuis les évènements post-électoraux. Néanmoins, comme le souligne à raison l’africaniste Bernard Lugan sur son blog, la solution devra prendre en compte la situation ethnique et religieuse du pays, deux données ferments des affrontements depuis des années. Il faut surtout insister sur le fait que rien n’est encore complètement joué, même si la situation semble désespérée pour le président Ivoirien, qui s’appuie tout de même sur le mécontentement croissant de certains pays africains comme l’Angola ou l’Afrique du Sud, qui dénoncent l’intervention française. Si Alassane Ouattara vient à devenir président de la Côte d’Ivoire, sa légitimé sera probablement entamée par son installation facilitée par la France. Sources :
-20 minutes-Jeune Afrique-Wikipedia-Blog de Bernard Lugan-Le télégramme
Vincent Decombe