Il y a quelques semaines, nous avons écrit un article sur le fantastique EP de Skrillex "Scary Monsters and Nice Sprites" sorti sur le label de Deadmau5. L'un des remix de cet EP a été produit par l'un des plus célèbres trios de drum and bass (D&B) des Pays-Bas, également bien connu sur la scène mondiale. Je vous demande d’accueillir Noisia. Maintes fois récompensés par de nombreux prix comme celui de «Meilleur Tech DJ » des D&B UK National Awards en 2009, le groupe se compose de Nik Roos, Martijn van Sonderen et Thijs de Vlieger. Cette interview fait notamment suite à celle d’Avicii, Fedde le Grand et Michael Woods. Tout d'abord, je tenais donc à remercier Noisia qui a répondu à nos questions.
"Hello Noisia,
Vous avez sorti il y a quelques semaines un remix fantastique de "Scary Monsters and Nice Sprites", produit par l'homme du moment: Skrillex, sur mau5strap, le label géré par l’un des meilleurs DJ du monde, Deadmau5. Est-ce que vous pourriez nous donner plus d’infos sur cette sortie, musicalement parlant?
> J'ai reçu un appel de Sonny nous demandant si nous pouvions faire un remix de son EP sur Mau5trap, dans un délai très serré. Comme j'ai aimé le titre et que l'idée de faire un remix dubstep d'un titre dubstep nous a plu, nous avons décidé de le faire entre d’autres projets.
Est-ce que Skrillex est quelqu’un avec qui vous aviez déjà bossé avant ou c'était la première fois? Comment vous êtes vous rencontrés?
> Nous avons fait connaissance de Sonny (Moore, le vrai nom de Skrillex) par l’intermédiaire de son management Atlantic qui nous a envoyé quelques mails. Il nous avait approché pour une production sur le projet Sonny Moore. Il était est venu en mai de l’année dernière et nous avons travaillé sur son album.
2010 a été pour vous une année complète avec des sorties notamment pour Foreign Beggars, mais il y a eu aussi ce fameux remix de Skrillex, ainsi que votre premier album "Split the atom" sur votre nouveau label Invisible, qui vous permettra de sortir des titres de D&B plus profonds et plus expérimentaux. Pouvez-vous nous donner plus d'infos sur ce nouveau projet?
> Nous essayons de faire connaitre la D&B que nous aimons, car nous pensons que c’est une musique intéressante et pas forcément une musique uniquement basée sur la force avec un côté désagréable. Jusqu'à présent, ça c'est très bien passé. Il y a beaucoup de nouveaux artistes prometteurs autour de nous qui souhaitent adhérer à ce projet. On s’en fout s’ils sont nouveaux ou anciens de la scène musicale.
Pour 2011, qu’est ce qu’on peut attendre de votre part? De nouveaux tracks certainement? Une compilation peut-être?
> Nous avons un tas de nouveaux 12’s pour le label Vision dans le pipeline, un EP « Hybris » qui verra le jour sur Invisible, plus de choses avec Foreign Beggars, de la musique pour Motorstorm: « Apocalypse Game », un album que nous produisons pour le rappeur néerlandais Kraantje Pappie, et enfin quelques autres trucs pop, tous sous le nom de Nightwatch.
Aujourd’hui, vous êtes la tête de deux labels: Vision and Invisible. Comment arrivez-vous à gérer ces deux projets ambitieux en plus de votre carrière de producteurs? N'est-il pas trop difficile d'être bon dans toutes les choses que vous entreprenez?
> Eh bien oui, mais heureusement Invisible s'appuie aussi sur le talent de nombreux autres producteurs! :)
Vous avez reçu le prix de «Meilleur producteurs » en 2006 et 2007 aux Dutch D&B Awards, mais aussi une récompense en tant que 4ème meilleur titre de la décennie par Knowledge Mag Top 20 avec « The Tide », le titre de « Best Tech DJ » pour la cérémonie des UK National D&B Awards en 2009 ou encore « Meilleur artiste de D&B » par Beatport. En ce qui concerne la musique que vous avez fait au fil des années depuis 2003, quel est le titre qui vous a ouvert des portes et aidé à gagner en crédibilité ?
> «Block Control» nous a ouvert les portes du monde de la D&B, puis « Gutterpump » nous a aidé à nous implanter dans le monde de l’électro et d’une musique plus mainstream. Il y a eu aussi les remixes pour Prodigy et Moby, dont les journalistes comme vous sont assez friands pour écrire dessus. ;)
Comme vous êtes un trio, avez-vous également en parallèle des projets solos, pour vous exprimer de manière différente?
> Non. Sauf Martijn qui fait de la techno sous l’alias « Zonderling ». Ou parfois, quand l'un de nous fait un track par lui-même, le mp3 sort sous son nom au lieu de Noisia.
Dans un trio classique pour les groupes de rock par exemple, certains jouent de la guitare, l’autre de la batterie et le dernier chante. Dans la musique électronique c’est différent. Comment travaillez-vous ensemble? Avez-vous des rôles prédéterminés?
> Pas vraiment. Mais nous sommes en train de changer notre manière de faire. Actuellement nous étions dans un unique studio et on va retourner finalement chacun dans notre studio, comme c’était le cas pour nos chambres d’étudiant, afin de pouvoir travailler simultanément au lieu d’être tous ensemble au même moment.
Après avoir fait une petite introduction sur votre musique et votre actualité, on aurait aimé en revenir à vos origines. Pourriez-vous s'il vous plaît nous dire en quelques mots, comment vous êtes devenus producteurs? Comment vous êtes vous rencontrés? En effet, le duo allemand M.A.N.D.Y. que nous avons interviewé il y a peu, s’est rencontré sur un court de tennis pendant un match! Vous venez de la même ville, donc j’imagine que ce fut assez facile.
> Nous sommes tous allés à la même école secondaire (notre manager aussi). Tous les trois nous avons baigné dans l’univers de la musique électronique et des graffitis. Ainsi nous avons commencé à nous voir de plus en plus et donc on a commencé à devenir amis et sortir ensemble.
Comme vous venez des Pays-Bas pourriez-vous s'il vous plaît nous dire s’il y a un ou deux artistes hollandais que vous souhaiteriez nous faire découvrir aujourd'hui?
> Rien ne nous vient à l’esprit. On aurait bien quelques artistes en tête mais que personne ne connaitrait à part des néerlandais !
Nous connaissons principalement la scène musicale électronique néerlandaise au travers de la scène trance avec des DJs comme Tiesto, Armin van Buuren et bien d’autres encore. Comment décririez-vous cette scène de musique électronique avec votre point de vue?
> Eh bien il n'y avait pas de scène de musique électronique à proprement dit dans notre ville (Groningen) quand nous avons commencé, ou du moins, nous ne la connaissions pas. Maintenant il y a beaucoup de chose qui se passe, mais au niveau national, il semble que dans les zones où nous nous déplaçons certains endroits n’ont pas encore été atteint pas le musique mainstream !
La Drum and bass a un certain public en France. Qu'est-ce que vous connaissez de la scène de musique électronique française? Y a t-il des artistes que vous connaissez personnellement? Dont vous appréciez particulièrement le travail?
> Nous aimons beaucoup les sons français comme les Daft Punk, Mr. Oizo, Justice, Sebastian, etc. Nous ne les connaissons pas personnellement, mais ça a été une source d’inspiration.
Noisia, pour conclure cette interview, nous avons encore quelques questions à vous poser pour mieux vous connaître. Parfois, un mot suffit!
Le titre que vous conseillez d'écouter dans votre discographie?
> « Cold veins »
Un artiste avec lequel vous aimeriez travailler un jour?
> Foreign Beggars
3 mots pour définir votre musique?
> Ecoutez-la
MP3 ou vinyl pour vos mixs?
> CD
Un mot sur la France?
> Baguette
Le logiciel que vous utilisez pour produire?
> Cubase
Votre meilleur souvenir de l’été dernier: un endroit où vous avez joué, par exemple, ou une anecdote?
> Un foot dans un parc, c’était vraiment sympa
Le meilleur club aux Pays-Bas (nom et ville)?
> Simplon, Groningen
Votre titre préféré en ce moment?
> Fresku - Twijfel
Noisia, merci beaucoup pour le temps que vous avez consacré à Actualités Electroniques et en particulier pour cette interview. Nous attendons avec impatience vos prochaines productions. Nous espérons aussi vous voir bientôt dans un club en France ou à l'étranger. See ya!”
Dj Aroy
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Ecrit par Dj Aroy Article in English