Dans un récent rapport, l'Institut de veille sanitaire alerte sur la recrudescence de l'infection de gale en particulier en collectivités, écoles, établissements médico-sociaux, etc.). Cette maladie de peau qu'on croyait disparue et qui dans l'opinion publique reste tabou, généralement bénigne mais très contagieuse serait en augmentation de 24% si l'on en croit l'évolution des ventes d'ivermectine entre 2005 et 2009.
La gale est une maladie très contagieuse pouvant toucher les personnes des deux sexes, de tous les âges et de tous les milieux sociaux. Il s'agit d'une parasitose cutanée liée à la colonisation des couches superficielles de l'épiderme par un acarien et dont la transmission est favorisée par les contacts rapprochés et fréquents, dont le développement de foyers en collectivités. Les lésions évocatrices peuvent parfois permettre le diagnostic, qui, dans certains cas peut s'avérer difficile, car certaines lésions sont presque invisibles, on parle alors de "gale des gens propres".. Les traitements individuels se font soit par produits à usage cutané soit par traitement oral par ivermectine.
A partir de l'analyse de 7 études réalisées entre 2008 et 2010, le rapport montre une augmentation des signalements d'épisodes de gale en collectivités (écoles, établissements médico-sociaux, etc.), une augmentation des ventes de scabicides aux échelons régional et national. L'étude nationale montre respectivement +11 % et +24 % pour les ventes de benzyle benzoate et d'ivermectine entre 2005 et 2009. Ces derniers résultats permettent d'estimer l'incidence entre 330 et 350 cas de gale pour 10 000 habitants par an.
La gale ne bénéficie pas d'une surveillance spécifique mais l'ensemble des résultats indique une augmentation de l'incidence de la gale en France. En particulier, en collectivités, entre août 2001 et octobre 2010, l'InVS a été destinataire de 9.092 signalements d'infection nosocomiale (IN) don't 237 (3 %) épisodes de gale. Une augmentation annuelle des signalements de gale a été constatée provenant de 164 ES et de 23 Ehpad. Ils totalisaient 1.845 cas à la date du signalement, soit une moyenne de 7,8 cas par épisode.
Bien que cette parasitose soit le plus souvent bénigne, elle est très contagieuse et tout retard de diagnostic et de prise en charge des cas est générateur de difficultés de gestion dans la communauté avec un coût humain, social et économique non négligeable. L'InVS recommande donc la création d'un groupe de travail, la sensibilisation et la diffusion des informations auprès des médecins (généralistes, dermatologues et gériatres en particulier) et la mise en œuvre d'études.
Enfin l'information du public est prioritaire car la gale ne doit pas rester un tabou et des mesures d'hygiène et de désinfection simples peuvent être de très bons modes de prévention.
Source: InVS- 6 avril 2011
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