Once upon a style : Marcello Mastroianni.
Incarnation de l’âge d’or du cinéma italien, Marcello Mastroianni avait une élégance incroyable, qui seyait à merveille à l’image de Dom Juan italien que ses rôles cultivaient. Sa renommée était immense, dépassait largement les frontières italiennes, et reste à ce jour intacte. Preuve en est que peu d’acteurs peuvent se vanter d’être reconnus par la simple évocation de leur prénom.
On le connait surtout vêtu d’un costume uni, mais certains ont peut-être eu la chance de le voir dans L’Etranger, lors d’une scène d’anthologie où il porte avec la plus grande décontraction un maillot de bain à bretelles qui aurait sans doute nui à la carrière d’un autre que lui (vous trouverez le lien en fin d’article, il faut bien s’amuser un peu du mythe pour voir s’il est véritable et inaltérable).
Mais même vêtu de façon classique, le secret de son allure irréprochable résidait dans le détail, art qu’il maitrisait savamment. Leçon de style à l’italienne.
Maestro, Marcello!
Costume version n°1 : Ordre et beauté, luxe calme et volupté
Voilà la tenue dans laquelle on le retrouve dans le film La Notte, ou dans la majeure partie de La Dolce Vita.
Un costume noir, de la même couleur que la cravate, fine, qui ressort sur la chemise blanche, impeccable. Ainsi vêtu, le personnage peut être situé socialement, mais il conserve un certain mystère concernant sa personnalité : le costume a un côté froid, plein de rigueur et de réalisme, mais qui permet facilement au personnage d’attirer l’attention sur son personnage, de l’étoffer.
Déjà vu dans l’article « A single man », il ne s’agit pas de reparler du costume lui-même, mais plutôt de se concentrer sur les détails apportés par Marcello.
Les chemises qu’il portait étaient à poignets mousquetaires, ce que les Anglo-saxons appellent des « French cuffed shirts » et qui sont donc plus longues que des manches normales, qui se replient et se ferment donc grâce à des boutons de manchettes.
Sophistiqué de la tête aux pieds, Marcello ne portait pas n’importe quelles chaussettes ; il ne jurait que par les chaussettes en fil d’écosse Gammarelli, tailleur officiel des papes et des cardinaux. Bon nombre de dandys et de personnalités les ont ensuite adoptées, les considérant, à l’instar de Marcello, François Fillon ou Edouard Balladur, comme les meilleures au monde. Parfois, l’équilibre entre élégance et bien-être ne tient qu’à un fil…
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Costume version n°2 : La Dolce Vita ou la création d’un mythe
A la fin de La Dolce Vita, Marcello se retrouve dans une maison loin de Rome, puis sur une plage. Ils sont plusieurs, mais c’est une atmosphère de décadence et de solitude qui règne, la fin d’un âge d’or.
La tenue de Marcello colle parfaitement à cette ambiance irréelle. Remplaçant le costume noir et la chemise blanche, elle en est presque le négatif, au sens photographique du terme.
Chemise blanche et mouchoir blanc, sur chemise noire et foulard noir. Un double ton-sur-ton mystique, qui préserve toute l’élégance de Marcello mais le place dans un monde onirique : le mythe se révèle.
Outre son côté salissant, cette tenue peut paraitre assez peu adaptée à un lieu urbain. Toutefois, si vous souhaitez l’adopter (en été, à un cocktail…) n’oubliez pas que le pantalon doit être blanc absolument, et en version 2011, préférez une coupe plus courte et près du corps que le pantalon de Marcello.
Et puis, si vous avez des origines italiennes, c’est quand même mieux.
Retrouvez…
La veste blanche Richard James
La chemise noire Hugo Boss
Le pantalon blanc Gucci
L’étole noire Uniqlo
Pour finir sur une touche légère et estivale, voici le fameux lien vers la séquence de L’Etranger. La spectaculaire apparition de Marcello en maillot a lieu à la 3:35 minute.