A écouter des leaders politiques ou des commentateurs, il y aurait une donnée technique qui ferait défaut : le caractère non élastique du corps électoral.
Il y a toujours et seulement 100 % du corps électoral à se répartir. Cette donnée semble échapper aux perspectives de certaines analyses. Certes des fransferts peuvent intervenir de la part d'électorats marqués par une volatilité nouvelle.
Mais des ancrages incontournables demeurent.
Avec ces ancrages, les calculs prennent une autre apparence. Les chiffres sont têtus mais il peut être intéressant de les garder à l'esprit.
Les noyaux durs électoraux planchers semblent aujourd'hui les suivants pour la présidentielle 2012 :
- FN : 17 %
- majorité présidentielle UMP - Pro Sarkozy : 17 %
- centre : 12 %
- PS : 18 %
- Ecologistes : 6 %
- Front de Gauche (dont PCF) : 4 %
- Extrême gauche : 4 %.
Ces familles classiques incontournables occupent donc 78 % du corps électoral.
Il reste donc 22 % à répartir.
Tout l'enjeu consiste à identifier les caractéristiques des segments de ces 22 % pour envisager les marges de progression et les inversions éventuelles de classements.
Sur ces 22 %, 6 points sont classiquement tentés par les extrêmes.
Pour les partis de gouvernance, il reste alors 16 % du corps électoral global à "travailler" avec des perspectives de récupération.
A supposer que cette cible se répartisse à 50 % à droite et à gauche, cela signifie que la marge maximale de progression par bloc est de 8 points.
Dans ce cadre, chaque division du socle de départ rend quasi-mécaniquement impossible la qualification pour le second tour.
C'est donc un véritable jeu de massacre qui se prépare actuellement ou plus précisément le décalage dans le temps de la véritable compétition officielle. Tout se jouera probablement à quelques semaines du dépôt officiel des candidatures à l'examen des ultimes sondages.
La guerre des nerfs vient de débuter.