Le ciel m'est tombé sur la tête hier, sous la forme d'une brève parue dans Satellifax (une feuille de news quotidienne, destinée aux professionnels de l'audiovisuel). France 3 a acheté à la RAI les droits de diffusion de “Montalbano”, série écrite et diffusée déjà en Italie.
J'en ai rêvé si longtemps. Ils l'ont fait… sans moi.
Pour ceux qui ne connaissent pas, on ne peut se plonger dans un roman de Camilleri suivant les enquêtes de son commissaire fétiche Montalbano (e dottore) sans avoir envie de les lire tous.
Car les enquêtes sont un prétexte à un univers fait de folie douce, de personnages attachants, gentils, rêveurs, abrutis parfois, et néanmoins sacrément efficaces quand on ne s'y attend guère malgré leur maladresse. On se surprend à parler et penser, pendant quelques jours, comme eux, dans ce dialecte (au début, perturbant à lire, mais merveilleusement servi par la traduction toujours impeccable de Serge Quadruppani), mélange de vieux français et de termes, de tournures, inconnus par nous (”Ce matin je m'arréveilla” “Montalbano je suis”, on va au “pital” et on “s'adécide”; je ne peux pas tout écrire tant la langue est belle et nous emporte). On vit au rythme lent, très lent, de ce commissariat perdu de Vigata, où on se demande comment fait Montalba pour gérer tous ces bras cassés que sont Mimi Augello (son fidèle ami), Fazio, Galluzzo et Catarella (”cataré”).
On se régale de tous ces repas gargantuesques et savoureux que prend Montalba et on se prend à cuisiner les rougets comme lui, servis immanquablement avec ce merveilleux petit vin blanc qui désaltère dans la torpeur et la chaleur de la Sicile.
On rêve de voir enfin Livia et Montalbano cesser de se disputer pour mieux se retrouver ensuite, mais on s'émeut de voir ce commissaire vieillissant et tellement charmant et charmeur tomber inéluctablement sous le charme de jeunes femmes tellement belles qu'il a bien du mal à résister.
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