Magazine Culture
I caught the darknessIt was drinking from your cupI got the darknessFrom your little golden cupI said is this contagious?You said “Just drink it up”[…]
Ce n’est plus simplement le « Blues » que chante Léonard Cohen, mais la noirceur, le côté sombre de l’être : cette zone inquiétante et fascinante, de nous-même et de l’univers, où l’ombre dissimule tout : le danger, la misère, le mensonge, mais aussi l’espoir. Devant ce « trou noir » de l’âme qui aspire toute pensée, le vertige nous prend, et nous percevons comment le temps nous sépare de ceux que nous aimons comme l’expansion de l’univers éloigne inexorablement les étoiles et les galaxies.Au fond de la coupe dorée où nous buvons les menus plaisirs de la vie, s’ouvre un gouffre dont nos yeux ne peuvent se détacher, l’abîme insondable de notre futur néant.Devant le néant, la moindre futilité représente pourtant l’infini, mais quel infini dérisoire !Oui, Léonard, c’est contagieux, en effet….
Ténèbres
J’ai pris les ténèbresJe buvais dans ton verre, etJ’ai eu les ténèbresDans ton petit verre doréJ’ai dit : « Ca peut se transmettre ? »Tu as dit : « Bois, c’est frais »
De futur privéJe vois finir ma vieMon présent n’est pas plaisantJ’ai tant à faire iciJ’ai cru garder mon passéMais les ténèbres l’ont pris
J’aurais bien dû m’en douterElles étaient derrière tes yeuxTu étais jeune, c’était l’étéJ’ n’avais qu’à être audacieux,Plonger et te gagnerLes ténèbres étaient l’enjeu
Je n’ fume pas de cigaretteJe ne bois pas d’alcool, etN’ai pas encore eu d’amour maisC’eut été quand tu voulaisEt rien d’autre que les ténèbresN’a de sens que j’aie décelé
J’aimais jadis l’arc-en-cielEt j’aimais ce que l’on voitJ’aime le petit matin commeSi c’était la première foisMais j’ai pris les ténèbresEt je les ai pires que toi
J’ai pris les ténèbresJ’ai pris les ténèbresJe buvais dans ton verre, etJ’ai dit : « Ca peut se transmettre ? »Tu as dit : « Bois, c’est frais »
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)