La Pecora Nera, un film de fous?

Publié le 09 avril 2011 par Petoulette @petoulette

Aujourd’hui, je laisse la plume à une amie, surnommée Wiggins, avec qui je partage beaucoup et qui pourtant n’a pas d’enfant (et ne crée pas d’entreprise)… comme quoi, il n’y a pas de règles!

La projection privée de la Pecora Nera (la brebis galeuse pour les non-italophones) a été l’occasion de partager nos points de vues avec d’autres critiques cinéastes et poser toutes nos questions au réalisateur lui-même, Ascanio Celestini, si célèbre en Italie et encore trop peu connu en France. Une première pour nous!

Avant de vous laisser avec elle, mon petit mot sur le film :

  • Un film émouvant, limite dérangeant mais pacifiste, sur fond d’humour noir
  • Des acteurs surprenants. Retenez le nom de ce petit acteur amateur et très prometteur, Luigi Fedele, il est impressionnant!
  • Un sujet pesant en Italie et tellement confidentiel en France : les maisons psychiatriques publiques.
  • La cause que défend le réalisateur/acteur/auteur (du film, du livre et de la pièce de théâtre du même nom)  est justifiée, son implication est totale. Depuis plusieurs années il récupère des témoignages, des interviews à ce sujet en Italie, on ressent toute sa passion sur le sujet.
  • En conclusion :  la démence est contagieuse. Il devrait être interdit de cloisonner toutes ces personnes fragiles.

J’ai tout simplement adoré! A vous de réagir sur ce sujet épineux avant ou après la sortie officielle en France le 20 avril (dans les meilleures salles bien entendu!). Pour patienter, retrouvez le BO de la Pecora Nera.

Je vous laisse découvrir l’approche de Wiggins, son style, son univers, réservez lui le meilleur accueil! Clap clap clap

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Waouh la claque que nous avons pris avec La Pétoulette lundi soir!

La Pecora Nera, un film italien d’Ascanio Celestini, a été un vrai électrochoc.

C’est le cas de le dire car on est plongé dans la tête d’un fou. Le réalisateur/acteur principal lui-même, que l’on a eu le plaisir de rencontrer (eh oui mesdames), décrit son film comme un « film sur les fous ».

Un film poétique et cinglant à la fois qui traite d’un sujet délicat, la maladie mentale. On suit le parcours inévitable d’un enfant, Nicola, certes fragile mais oh combien beau et touchant, vers son confinement en asile.

Bon, moi ça me concerne car je suis un peu folle sur les bords, c’est La Pétoulette qui le dit, donc je ne me suis pas sentie dépaysée mais vous?

En quoi ce film vous concerne-t-il, vous les mamans?

Mise à part le fait qu’il faut avoir un grain de folie pour mener de front vie privée, professionnelle et de maman, c’est surtout le jeu d’acteur qui touche en plein cœur et qui réveille doutes et questionnements…

J’ai voulu partager ce film avec vous les mamans car c’est aussi un film sur les relations familiales et sur ce que l’on transmet aux enfants. En écrivant cet article, je me suis rendu compte qu’il a réveillé en moi, des peurs et des doutes liés au fait de devenir maman.

Je ne suis pas encore maman…vous l’aurez compris je pense!

Qu’est-ce que vous transmettez malgré vous à vos enfants? Rien me direz-vous! En êtes vous si sures?

Peut-être vos erreurs, vos peurs, vos manies et peut-être même vos folies?

Dans le film la mère de Nicola est folle et internée. Donc lui, aux yeux de tous, est forcément fou et il sera poussé par son père et ses frères à prendre le même chemin que sa pauvre mère.

Est-ce inévitable? Votre enfant sera-t-il comme vous? Fera-t-il les mêmes erreurs? Le nombre de fois où j’entends des copains dire « moi j’étais nul en [ci ou ça] donc ça ne m’étonne pas qu’il soit nul » par exemple. C’est si évident que ça?!

Comment le protéger de lui-même, des autres et aussi de vous? Faut-il le protéger coute que coute? Le protéger, oui mais au point de l’étouffer comme certaines de mes copines le font? Leurs traumatismes aussi terribles qu’ils soient ne sont pas ceux de leurs enfants. Que faire en plus ou en moins pour les mettre à l’abri? Et à l’abri de quoi? Le monde, la vie tout simplement?

Plus je me pose de questions et plus il en vient, c’est à s’en griller le cerveau!

Peut-être vos choix pour vos « bambinos » ne sont pas anodins non plus et si sur le moment ils vous paraissent justes et justifiés, ces envies ne peuvent-elles pas blesser, perturber ou juste mettre dans de drôles de situations?

Une anecdote dans La Pecora Nera, qui m’a fait doucement sourire… Nicola veut aller au carnaval déguisé en Tarzan mais sa grand-mère et une bonne sœur ont décidé autrement. Le voilà qui se retrouve déguisé en lapin blanc et il devient la risée de tous ses camarades de classe.

La situation m’a fait rire mais quand on y pense c’est un rire gêné que cette scène procure car on a tous connu une situation pareille. Devez-vous imposer vos goûts? Est-ce que vous faites des minis vous? Laissez-vous une assez grande liberté à vos enfants au niveau des choix qui ne sont pas si importants que ça finalement? Tarzan ou Lapinou, Lapinou ou Tarzan!

Moi c’était ma mère qui ne voulait pas que je m’épile en 6ème, qui m’habillait avec des jupes en laine et me coupait les cheveux elle-même. Autant vous dire que je ressemblais à un yéti aux poils hérissés sans que ce soit jour de carnaval et que j’en ai payé le prix fort…

Finalement, vous, qu’est-ce que vous transmettez à vos enfants?