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La mémoire des murs

Par Irreguliere

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Première nuit rue Dambre. J'étais bien. Première nuit de ma nouvelle vie. J'avais tant de projets. Voyager, lire, découvrir toutes sortes de choses. Et puis, avant tout, changer de tête, aller chez le coiffeur, bannir mes lunettes pour adopter des lentilles de contact. Une nouvelle garde-robe, aussi. Il fallait tout transformer. Mettre des choses plus attirantes. Oser. Aller de l'avant. Redevenir jolie. Car je l'avais été. Ce n'était pas parce que je n'avais plus de mari qu'il fallait se résoudre à ressembler à une vieille fille. Au travail aussi, il fallait tout changer. Il n'y avait pas qu'Elizabeth, au bureau. Je devais sortir de mon carcan, m'ouvrir aux autres. Me faire de nouveaux amis.

Cela faisait déjà quelques temps que j'avais envie de découvrir les oeuvres de Tatiana de Rosnay, dont la blogosphère fait régulièrement l'éloge. C'est désormais chose faite ! Par contre, je ne sais pas du tout pourquoi j'ai choisi ce titre en particulier, le hasard sans doute, qui a bien fait les choses. 

La narratrice, Pascaline, tout juste divorcée, emménage dans un nouvel appartement pour lequel elle a eu le coup de foudre. Elle espère s'y reconstruire, et y commencer une nouvelle vie. Mais, bien vite, le lieu se révèle autre que le havre de paix qu'elle avait envisagé. Inexplicablement, elle y ressent un profond malaise, ne parvient pas à fermer l'oeil, se sent mal. En cherchant les raisons de ce sentiment négatif, elle apprend que son nouveau chez-elle a été le théâtre d'un crime. Une jeune fille a été assassinée dans la chambre. Pascaline croit alors devenir folle, d'autant que peu à peu, d'anciens souvenirs douloureux refont surface...

Ce roman m'a profondément remuée. Court, mais dense, presque étouffant par moments, il met le lecteur mal à l'aise. En tout cas, il a mis mal à l'aise la lectrice que je suis. Pas seulement parce que, pour de nombreuses raisons, j'ai ressenti une empathie totale pour le personnage de Pascaline, ses douleurs, ses doutes, ses failles. Mais aussi parce que la narration, parfaitement maîtrisée, nous hape littéralement, pour nous entraîner aux confins de la folie. C'est vraiment très très fort, même si parfois douloureux, au point que j'ai, par moment, ressenti un véritable malaise. En tout cas, c'est un roman que je conseille vivement à ceux qui ne l'auraient pas encore lu !

La mémoire des murs


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