8 septembre
Aujourd’hui, notre temps a été coupe pleine,
aujourd’hui, notre temps a été vague immense,
aujourd’hui, terre entière.
Aujourd’hui la mer, houle furieuse,
nous a portés si haut dans un baiser
que nous avons tremblé
sous l’éclair fulgurant
et l’un à l’autre liés, nous sommes descendus
au fond des eaux sans desserrer l’étreinte.
Aujourd’hui nos corps ont grandi, grandi,
ils sont arrivé jusqu’au bout du monde
et ils ont roulé, fusionné :
goutte unique
de cire ou météore.
Entre nous – toi et moi – une porte nouvelle
s’est ouverte où quelqu’un, encore sans visage,
nous attendait.
(Pablo Neruda)