L’Aide Complémentaire Santé

Publié le 09 avril 2011 par Lesmutuelle

Malgré les nombreuses évolutions législatives en la matière, la protection sociale en France est au cœur d’une situation ubuesque. En effet en raison des déficits récurrents de la Sécurité Sociale, les remboursements effectués par l’Assurance Maladie sont de plus en plus faibles ce qui favorise naturellement le succès des mutuelles santé. Or dans la mesure où les mutuelles santé présentent un certain coût annuel pour les ménages, les pouvoirs publics ont mis en place un mécanisme destiné à compenser cette inégalité potentielle ce qui apparaît parfaitement aberrant. Alors qu’il serait préférable de maintenir des niveaux de remboursement tout à fait corrects s’agissant de la protection sociale délivrée à titre principal par l’Assurance Maladie, les pouvoirs publics préfèrent opérer le financement de complémentaires santé commercialisés par des mutuelles ou des compagnies d’assurance traditionnelle.

A ce propos, nous retrouvons l’incohérence ayant cours également en matière de logement social puisqu’au lieu d’en construire de nouveaux, l’Etat préfère louer des chambres d’hôtels à des prix exorbitants. Néanmoins, il nous appartient de ne pas caricaturer de manière trop intense cette problématique car les pouvoirs publics ne bénéficient pas de tous les moyens d’action qu’ils souhaiteraient avoir. Or à propos de l’Aide Complémentaire Santé, l’IRDES a publié aujourd’hui une étude particulièrement intéressante qui permet d’en comprendre parfaitement les tenants et les aboutissants : « L’Aide complémentaire santé (ACS), ou « chèque santé », a été mise en place en 2005 pour réduire le coût de la couverture complémentaire santé des ménages dont le niveau de vie se situe juste au-dessus du plafond de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). Même si le nombre de bénéficiaires a lentement progressé, le recours à l’ACS reste faible. Afin d’en comprendre les motifs, une expérimentation sociale a été menée à Lille auprès d’un échantillon d’assurés sociaux potentiellement éligibles à l’ACS au regard de leurs ressource ». En conséquence, il convient de s’interroger sur la pertinence de ce mécanisme sur le long terme dans la mesure où il consiste en un financement étatique des mutuelles santé au détriment des finances publiques que l’Etat entend initialement préserver en diminuant les atouts de l’Assurance Maladie.