Depuis près de quatre semaines, la catastrophe japonaise se poursuit à mesure que le refroidissement des réacteurs continue, alors qu’un nouveau séisme de magnitude 7.1 sur l’échelle de Richter a frappé la région.
La situation reste très incertaine à Fukushima
L’accumulation d’hydrogène dans les réacteurs reste toujours aussi inquiétante. C’est pour cette raison que TEPCO a entamé, le 7 avril, l’injection d’azote, un gaz inerte, pour chasser cet hydrogène et prévenir d’éventuelles explosions.2 00 m3 ont été injecté ce jeudi entre 1h30 et 9h50 (heure locale). Il est prévu d’en injecter 6 000 m3 dans les 6 jours à venir. Les deux autres réacteurs devraient suivre. Il se peut que les rejets gazeux augmentent, même s’il n’a pas été observé d’augmentation de la radioactivité ambiante. Les arrosages pour refroidir les réacteurs se poursuivent, TEPCo estime à 60 000 tonnes la quantité d’eau radioactive à évacuer des sous sols des réacteurs. Mardi midi 3 430 tonnes d’eau « légèrement » radioactive ont été rejetées en mer.
Concernant le réacteur n°3, (moxé), TEPCo a annoncé avoir estimé que 25% du coeur serait endommagé. Elle se base pour cela sur les taux de xénon et krypton mesurés à proximité du réacteur. Elle n’en sait pas plus sur l’étendue et la nature des dommages.
Chaque jour amène son lot de vérités sur la situation
Des groupes de travail du gouvernement japonais ont réécrit la chronologie des premiers épisodes d’échappement de vapeurs sur le site, ce qui soulève des interrogations quand aux procédures engagées et à la véracité des informations communiquées depuis le début de l’accident.
Ainsi, selon l’agence japonaise Jiji, Tepco a dévoilé ce vendredi 8 avril, et pour la première fois, des informations concernant le niveau d’eau dans les réacteurs de la centrale le 11 mars à 19h30, soit environ cinq heures après le séisme.
Jusqu’à présent, les données disponibles ne débutaient qu’à partir du 13 mars à 20h00. Les informations du 11 mars à 21h30 montrent que le niveau de l’eau dans le réacteur 1 n’était que de 45 centimètres au dessus des barres de combustible. Le niveau de l’eau est ensuite remonté avant de chuter soudainement le 12 mars au matin, exposant à l’air libre les barres de combustible, qui risquent alors de surchauffer et d’entrer en fusion.
Selon les autorités japonaises (reprises ici par Reuters – en anglais) les sols au-delà de 30 km sont sains pour l’agriculture, bien que les études menées sur le terrain par les équipes de Greenpeace montrent que les niveaux de contamination dépassent les limites alimentaires au-delà de cette zone. Les investigations des équipes de Greenpeace se poursuivent sur le terrain afin d’évaluer les risques sanitaires provoqués par la contamination du sol et de l’alimentation.
D’ores et déjà, les Nations Unies ont annoncé à travers le comité UNSCEAR (U.N. Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation) que des programmes de surveillance de la contamination et des effets sur la santé seraient mis en place, et qu’un rapport serait produit dans les deux années. Wolfgang Weiss, Président du comité UNSCEAR, a annoncé que, selon lui, l’accident de Fukushima était moins grave que celui de Chernobyl, mais pire que l’évènement de Three Mile Island.
Point sur l’état des réacteurs au 8 avril
Ce qui suit est l’état connu des centrales nucléaires au vendredi 8 avril, après la réplique qui a fait trembler la préfecture de Miyagi.
Centrale nucléaire d’Onagawa (préfecture de Miyagi)
La centrale d’Onagawa avait été arrêtée après la secousse et le tsunami du 11 mars, seule le refroidissement était maintenu. Suite à la secousse du 7 avril,le système électrique de la centrale a été partiellement coupé. De l’eau s’échapperait des piscines de combustibles usés des deux réacteurs de cette centrale, ce qui est une source d’inquiétude.
Centrale nucléaire de Tomari ( Hokkaido )
La fourniture d’électricité de la région a fait défaut, l’alimentation des réacteurs n ° 1 et 2 a été temporairement coupée à 90%de la capacité, le fonctionnement a été restauré vendredi matin à 6h30 heure locale.
Centrale nucléaire Higashidori (préfecture d’Aomori)
Une partie de la source d’alimentation externe du réacteur n ° 1 du a été temporairement coupée, et le réacteur fait l’objet d’un contrôle régulier. La piscine de stockage des combustibles usagés a été refroidie par le système électrogène de secours, le courant ayant été rétabli quelques heures plus tard, sans que des dommages aient été constatés.
Usine de retraitement de Rokkasho (préfecture d’Aomori)
Une partie de la source d’alimentation externe a été temporairement perdue, restaurée par la suite
Centrale de Fukushima : point de l’AIEA :
Summary of Reactor Unit Status (8 April 2011, 07:00 UTC)