Hier matin je me suis levée avec le nez complètement pris, de la fièvre, des vertiges. Je n'étais absolument pas en état d'aller travailler. Je suis allée voir mon médecin. Il m'a aussitôt prescrit des antibiotiques et un arrêt pour deux jours, autrement dit jusqu'à ce soir, veille du week-end.
Mon problème pour gérer la biopsie un jour de travail était réglé. Restait à savoir comment j'irais. Ce matin je n'étais toujours pas décidée. Finalement, j'ai pris ma voiture. Je suis partie juste comme il faut. Le temps de me garer et j'étais à l'heure, juste 5 mn en avance. Ça n'a pas traîné, une infirmière est venue aussitôt me chercher. Je n'ai pas eu le temps de faire monter une quelconque pression en moi.
Je me suis allongée torse nu. Je suis restée seule 2mn après, j'en ai profité pour respirer bien profondément comme me l'avait montré le sophrologue à l'époque où j'allais le voir chaque semaine, histoire de ne pas être trop crispée. Ils sont revenus, l'infirmière et le radiologue. Un petit coup de désinfectant rose fluo sur lequel je me suis extasiée en pensant à ma fille E. Je me suis tournée de trois quart et tout était prêt. Brrrr, j'avais vraiment hâte que ça soit terminé et de ressortir de là. J'ai demandé au radiologue s'il allait me faire un seul prélèvement. Pas du tout, il a même ajouté que de toute façon sous anesthésie, je ne sentirais rien, alors un ou plusieurs...
Le problème, c'est qu'à un moment, le sein n'est plus anesthésié mais perforé et que ce n'est pas très agréable, ça peut même être douloureux mais bon ce n'était pas son problème.
Je savais juste que mon calvaire allait durer un peu plus longtemps.
Il a pris une seringue pour m'anesthésier et aider de l'échographie, il a commencé à me piquer. Il m'a demandé si ça ne piquait pas trop, qu'on avait tout notre temps. Ça commençait à picoter fortement, je lui ai indiqué. Il a patienté afin que le produit agisse et il a recommencé plus profondément. Ça je connaissais déjà par coeur la démarche. A priori mon sein ne devait plus rien sentir.
Il a armé son super pistolet à biopsie.
J'ai soupiré. C'était parti. Il a prélevé encore et toujours, une bonne quinzaine de tirs dans mon sein. A un moment, pour détendre l'athmosphère il m'a dit qu'il allait falloir qu'il s'arrête car une fois qu'il était parti, il avait du mal à s'arrêter. Il m'a annoncé que c'était la dernière.
Il m'avait expliqué avant, à ma demande, qu'en fait les points qui s'étaient réhaussés à l'IRM étaient éparpillés le long de la cicatrice et qu'il allait en prélever partout pour que cette biopsie soit complète.
Comme je ne vois aucun médecin la semaine prochaine mais seulement après les vacances de Pâques, il m'a demandé de repasser jeudi prochain après le travail pour qu'il me communique les résultats. Il a bien ajouté que de toute façon il était fort probable qu'ils soient bons.
Enfin, il a posé son arme. Il m'a saluée et l'infirmière m'a fait son fameux pansement compressif, une espèce de corset bien serré. Je suis ressortie de là, j'ai filé à ma voiture, très très heureuse que ça soit terminé et d'avoir opté pour la voiture. Je suis rentrée chez moi et j'ai filé faire une bonne sieste.
Reste plus qu'à attendre jeudi à moins qu'il ne m'appelle avant si les résultats sont bons comme il l'avait fait, voici deux ans.
En attendant la vie continue et c'est ça le plus important. Je pars ce soir dans mes montagnes profiter de ce printemps splendide. Dimanche, des amis nous rejoignent autour d'un barbecue et lundi soir, je fais une soirée avec mes copines où nous pourrons rire de mes mésaventures et les tourner en dérision. C'est bien pour ça que je les aime, pour leur humour et leur manque total de peur à l'égard de mon cancer.
Et une bonne chose de faite...