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Islaïcité

Publié le 08 avril 2011 par Malesherbes

Mercredi 30 mars, Valérie Pécresse a accordé une interview sur France Info pour défendre le fameux débat sur l’isla.., pardon la laïcité. La grande prêtresse des universités l’a justifié au nom du vivre ensemble. Celui qui se manifeste tous les jours, devant nos yeux ébahis, par exemple à Paris, où certains regagnent le soir, en berline étrangère, noire comme il se doit, leur home douillet de Neuilly, tandis que d’autres, serrés comme des harengs, s’entassent dans le métro pour retrouver leur cité pimpante et sûre. Un peu partout en France règne ce même merveilleux vivre ensemble où les uns s’offrent des dîners à cent euros par tête tandis que d‘autres récupèrent, aux Restos du cœur ou dans les poubelles, de quoi ne pas mourir de faim. Sans parler de toutes ces Excellences qui prônent l’utilisation des transports en commun quand elles-mêmes ne se déplacent qu’en voiture avec chauffeur, éventuellement escortée de motards, quand ce n’est pas en avion privé, voire en Airbus. Qu’il fait bon vivre fraternellement ensemble !

Dans une fulgurance qui lui assurera à coup sûr une place de choix au Panthéon des grands esprits, ne voilà-t-il pas que Valérie s’exclame : « je pense qu'il nous manque peut-être en France aujourd'hui une formation à la laïcité, un diplôme sur la laïcité et les principes républicains ». Mais c’est bien sûr ! Comment n’y avait-on donc pas pensé plus tôt ? Notre pays est en effet un de ceux où le culte du diplôme, si possible universitaire, est à son zénith. Notes, examens, classements, concours, encore, encore…A tel point que certaine ministre a cru nécessaire de se parer d’un diplôme prestigieux qu’elle n’avait jamais obtenu.

Ce besoin est si prégnant que, paraît-il, même pour obtenir un emploi de ripeur, il est nécessaire de réussir un examen. Curieusement, aucune exigence de cette sorte n’est à satisfaire pour décrocher un job de ministre ou de conseiller. Pourtant, en voilà qui sont accoutumés à manipuler des ordures. Maintenant, chère ministre, cessez un peu de minauder ! A quel niveau situera-t-on cet extraordinaire diplôme de laïcité ? Licence, maîtrise, doctorat, DESS, diplôme d’université ? Admirons aussi les débouchés qu’offrira un tel diplôme aux professions qu’elle cite : directeurs de ressources humaines, agents des services publics. Créera-t-on pour eux un insigne permettant au public de reconnaître immanquablement ceux qui disposent d’une réelle formation à la laïcité ?

Elle nous conte ensuite que, le vivre ensemble, c’est également des devoirs : « le devoir de respecter un certain nombre de principes républicains, comme par exemple le principe de l’égalité homme-femme, qui est un principe intangible de la République ». Première question : pourquoi seulement un certain nombre de principes et non pas tous les principes, ce qui se formule tout simplement respecter les principes républicains ? Deuxième question : puisque ce principe est intangible, comment se fait-il qu’il ne soit pas respecté chez nous ? Qu’attend donc notre ministre pour instituer un diplôme d’égalité homme-femme et faire légiférer pour rendre l’application de ce principe républicain intangible obligatoire ? Allez hop, directeurs de ressources humaines et chefs d’entreprise, tous à la fac !


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