[Critique DVD] Mean Streets

Par Gicquel

Il y a eu « Le parrain » et l’année suivante « Mean Streets ». Pas besoin de vous faire un dessin : on sait ce qu’il adviendra du mafieux imaginé par Francis Ford Coppola, tandis que quarante après, le premier film de Martin Scorsese, est l’éclatante démonstration de tout ce qui allait nourrir son cinéma, mais aussi celui de ses confrères.
On est déjà dans un quartier américain atypique, réservé aux Italiens, voire plus spécialement aux Siciliens. C’est là que Charlie s’exerce à devenir quelqu’un de respectable. Il a le sens de l’honneur, de la famille et de la religion.

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Pour son oncle mafieux, il a donc toutes les qualités requises pour monter en estime dans la famille. Simplement on lui fait comprendre que son amitié pour cette petite frappe de Johnny et son amour pour une épileptique de première ne colle pas au tableau.
Dilemme pour ce garçon si sympathique, mais aussi tellement envieux de se faire une place au soleil.
Comme il le raconte dans les bonus, c’est du vécu coco pour Martin Scorsese qui sans le septième art aurait pu devenir un de ses personnages de fiction. Ce qui les rend peut-être si attachant dans leurs dérives nocturnes et leurs maraudes du petit matin. Quand la réalité frappe à leurs portes et qu’il faut bien régler les dettes du voisin ou recoller les morceaux, après une bagarre mémorable.


Elle a lieu dans une salle de billard (suivez mon regard, on en verra bien d’autres par la suite) et demeure encore malgré les copié-collé, un modèle du genre réglé par un final somptueux.
Si Robert De Niro dans la peau du petit connard qui tire sur tout ce qui bouge deviendra un adepte du genre, familier de Scorsese, on revoit avec plaisir Harvey Keitel , encore tout jeunot, en apprenti gangster qui fait repasser ses chemises par maman.
Tous les codes du film mafieux sont ici gravés dans les néons des boîtes de nuit, avec une patte Scorsese déjà bien présente. Autour d’une caméra qui n’arrête pas de raconter des histoires (le montage est tout aussi nervereux) et une musique fortement inspirée par les tubes du moment.

Ce qui nous situe bien ce « Mean Streets » comme une page indélébile du cinéma mondial. Avec, les spaghettis made in Italy, bien évidemment.

Les suppléments

- Voyage à travers « mean streets » (27 mn)
Un entretien audio avec Martin Scorsese sur la genèse du film et les évènements de sa vie ayant inspiré certaines scènes clé. Il dit d’ailleurs qu’il ne s’agit pas d’un film, mais plutôt «
- De Little Italy à Hollywood (21 mn)
Kent Jones, critique et cinéaste, livre un regard personnel sur Mean Streets et sa première vision du film lors de sa sortie.
- Lumière instinctive (18 mn)
Kent Wakeford, directeur de la photographie, se souvient du processus de tournage et de sa rencontre avec Robert de Niro et Harvey Keitel.
- De retour dans son quartier (7 mn)
Après le tournage du film, Martin Scorsese revient à Elizabeth Street, au cœur de Little Italy.
- Les rues de Mean Streets » (6 mn)
Une visite guidée du Little Italy d’aujourd’hui.
- Home movies

Supervisé par Martin Scorsese, un montage inédit des films Super 8 qui ouvrent le film. Certaines séquences ont été réalisées par son frère. C’est vraiment étonnant à voir.

19,99 €