Ce cinquième tome se concentre sur un personnage secondaire du deuxième tome et propose une histoire indépendante, divisée en six chapitres :
- Meurtre dans la 5e avenue (Slaughter on 5th Avenue)
- Berceuses de Broadway (Lullabies of Broadway)
- Lune de sang (Bad Moon Rising)
- Vers le bout du tunnel (Beginning to See the Light)
- Côté mer, côté ciel (Over the Sea to Sky)
- À mon réveil, l’un de nous pleurait (I Woke Up and One of Us Was Crying)
Tous sont dessinés par Shawn McManus et colorisé par Daniel Vozzo, sauf le troisième épisode, qui est dessiné par Colleen Doran.
Dans « Jouons à être toi », Neil Gaiman entremêle le monde onirique et le monde réel. En passant de l’immeuble où vit Barbie, la compagne de Ken dans « La Maison de poupée », au monde imaginaire qu’elle s’était inventé lorsqu’elle n’était qu’une enfant, l’auteur se joue une nouvelle fois des frontières qui séparent le rêve de la réalité.
En mêlant la vie actuelle d’une jeune femme dont la relation affective vient d’être perturbée et ses rêves d’enfance où elle était encore la princesse d’un monde imaginaire, cette histoire aborde donc le thème de l’identité et montre le contraste qui existe entre ce que les gens veulent devenir et la dure réalité. En plongeant le lecteur dans un univers digne de « Narnia », l’auteur insuffle également un côté « fantasy » à son histoire et souligne le rôle important de l’imagination dans la vie des gens.
La force de cette histoire qui passé du quotidien des habitants de l’immeuble de Barbie à un monde imaginaire menacé par un ennemi appelé “le Coucou”, se situe clairement au niveau des personnages. De Wanda, transsexuelle et meilleure amie de Barbie, à l’intrigante Thessaly, voisine aux lunettes surdimensionnées, en passant par un couple de lesbiennes punks et un voisin de palier pour le moins inquiétant, le casting n’a rien à envier aux personnages mythologiques du tome précédent. Et je ne parle même pas de Wilkinson, Luz et les autres animaux qui animent le pays imaginaire de Barbara. Le seul reproche que l’on pourrait faire au niveau du casting est l’absence de Dream (et des autres Eternels), qui n’intervient véritablement qu’en fin de tome.