« Destin tragique pour programme consternant ». Telle pourrait-être la définition de Carré Viiip, proposé par Endemol (mère de la téléréalité) et diffusé pendant deux semaines sur TF1 (contre trois mois initialement prévus).
Cette déprogrammation sauvage aura sans doute fortement douché les espoirs des Viiip (starlettes repêchées d’autres programmes de téléréalité) et des WannaWiiip (tristes inconnus qui ne demandaient qu’à émerger), autant qu’elle aura été salvatrice pour des téléspectateurs (et autres observateurs) horrifiés par un déluge de médiocrité et de vulgarité qui s’affichait sans complexe à des heures de grande écoute.
Point besoin de gâcher son temps à regarder les quotidiennes ou les primes du vendredi soir pour réaliser rapidement qu’avec Carré Viiip la téléréalité a franchi la limite de ce qui peut être proposé au public, les résumés et les articles parus dans la presse y ont largement pourvu.
Cette suppression plonge toutefois, un certain nombre d’entre-nous dans une profonde perplexité. Est-ce la chaine, les Viiip, les WannaWiiip ou le concept du programme lui-même qui a provoqué cet échec retentissant ? Le concept : pas bien différent d’un Secret Story ou d’une Ferme des Célébrités ! Les Viiip ? A défaut d’intelligence on vend ses charmes (ou ce qu’il en reste) ! Les WannaViiip ? Les syndicats enseignants ne cesse de le répéter : l’Education n’est plus ce quelle était ! La chaine ? Oui, là sans doute une erreur d’Endemol. Plutôt que TF1, Carré Viiip colle très bien à des formats comme XXL ou Dorcel TV !
Les sociologues estiment que les adolescents savent parfaitement distinguer les frasques de la téléréalité de ce qu’ils vivent dans le monde réel. Sur ce point, je reste bien plus réservé que les sociologues. Sans doute ne prennent-ils pas en compte l’impact sur les comportements directs de ces mêmes adolescents (et autres adulescents). Les téléspectateurs aspirent à une téléréalité qui leur ressemble dit-on… Ah bon ?!? Pascal le Grand Frère ça ressemble à ma vie ????
Les français aiment beaucoup rire des autres, mais n’apprécient guère qu’on leur renvoi leur propre image en pleine figure. Le Carré Viiip a semble-t-il renvoyé l’image d’une société où les gens ont de plus en plus de mal à trouver leur place, et des jeunes prêts à toutes les dérives pour parvenir à la gloire et à la célébrité. Cette image était sans doute trop violente. Après tout, peut-être que le Carré Viiip n’était que le reflet d’une triste réalité…
A la manière de Louis de Funès : « Je cultive mon jardin. Et dans ma vie professionnelle comme dans mon carré de jardin, j'ai bien l'intention d'exclure les navets » !