DHA : Vrais et faux bénéfices pour la santé – EFSA

Publié le 08 avril 2011 par Santelog @santelog

Santé cardiaque, antioxydant, soutien à la gestion du poids, performance mentale ou encore acuité visuelle, on prête beaucoup de bénéfices au DHA. Et très bientôt, les fabricants qui incorporent cet acide gras docosahexaénoïque (DHA) aux préparations pour nourrissons à base de lait, pourront annoncer qu'il contribue au développement visuel des nourrissons jusqu'à l'âge de 12 mois. Le Parlement européen vient en effet de débouter, au 6 avril, une initiative qui voulait l'interdire. Point sur les vrais et faux bénéfices du DHA.



L'acide docosahexaénoïque (DHA) est un acide gras présent, à l'état naturel, dans le lait maternel mais est contenu également, sous forme synthétique, dans de nombreuses préparations pour nourrissons. Cette allégation de santé relative au DHA sur les aliments pour nourrissons, y compris aux préparations de suite, destinées aux enfants de 6 à 12 mois, permet aux fabricants de l'annoncer.



L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a répondu favorablement à la demande et la Commission européenne a proposé d'ajouter cette allégation à la liste des allégations autorisées: "l'apport d'acide docosahexaénoïque (DHA) contribue au développement visuel normal des nourrissons jusqu'à l'âge de 12 mois". Le Parlement a jusqu'au 21 avril 2011 pour faire interdire l'utilisation de cette allégation, s'il l'estime nécessaire.



En 2010, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), faisant suite à une demande de la Commission européenne et sa Commission spéciale sur la nutrition avait été invitée à fournir un avis scientifique sur une liste d'allégations de santé:


·   Sur l'effet allégué «santé du cœur»: sur la base des études disponibles, la Commission a conclut qu'une relation de cause à effet a bien été établie entre la consommation de DHA et le maintien de concentrations normales de sang (à jeun) de triglycérides. Afin d'obtenir l'effet allégué, 2 g par jour de DHA devraient être consommés dans un ou plusieurs portions.


·   Protection contre les dommages oxydatifs des lipides dans le sang: Sur la base des données présentées, la Commission conclut qu'une relation de cause à effet n'a jamais été établie entre la consommation de DHA et la protection contre les dommages oxydatifs.


·   Sur la gestion du poids, la Commission conclut qu'aucune relation de cause à effet n'a été établie entre la consommation de DHA et l'entretien d'un poids corporel normal.


·   Sur “l'état mental et la performance", "le rôle du DHA dans les fonctions cognitives à un stade quelconque de la vie", "la santé du cerveau et de la fonction cérébrale”, “l'optimisation de la maturation du cerveau", “le développement neurologique”, “la fonction cognitive chez les personnes âgées", la Commission note qu'il y a un rôle bien établi du DHA dans le fonctionnement du cerveau et qu'une relation de cause à effet a bien été établie entre la consommation de DHA et le maintien ou le développement de la fonction cérébrale. Les aliments devraient contenir au moins 250 mg de DHA en une ou plusieurs portions, une quantité qui peut être apportée dans le cadre d'une alimentation équilibrée.


·   Sur le maintien d'une vision normale ou encore "la santé des yeux”, la commission avait bien noté le rôle établi de DHA dans la fonction rétinienne et conclut qu'une relation de cause à effet a bien été établie entre la consommation de DHA et le maintien d'une vision normale. Le Comité estime que, pour porter cette allégation, les aliments doivent contenir 250 mg de DHA en une ou plusieurs portions.


·   Sur le "soutien à la fertilité masculine” en favorisant la motilité des spermatozoïdes, la Commission a conclut qu'une relation de cause à effet n'a pas été établie.



Pour autoriser une allégation, une procédure stricte doit être suivie, y compris son inscription dans l'annexe ad hoc du règlement de l'UE concernant les allégations nutritionnelles et de santé. L'EFSA est chargée d'examiner les demandes déposées par les entreprises du secteur alimentaire et d'évaluer les allégations sur la base de "preuves scientifiques généralement admises".


Source: Parlement Européen, EFSA Journal 2010;8(10):1734 [27 pp.]. doi:10.2903/j.efsa.2010.1734 “Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to docosahexaenoic acid (DHA)


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