Dès lors, au fur et à mesure de la déchéance de Conrad atteint de la maladie d’Alzheimer, les rapports entre les membres de la tribu vont se dégrader. Si Conrad oublie les souvenirs récents, il se rappelle fort bien ceux de son enfance la plus lointaine ce qui semble créer un malaise touchant particulièrement Elvira. La jeune femme du fils se prend alors d’amitié pour le malade et va tenter d’éclairer les zones d’ombres qui planent sur l’histoire de cette étrange famille.
Je ne suis pas particulièrement doué pour tout ce qui concerne la famille, les liens entre leurs membres, beaux-parents, cousins, gendre etc. je me perds assez facilement dans ces labyrinthes de liens, du sang ou par extension, ce qui peut expliquer que la fin du film m’ait un peu échappé et j’ai du faire un croquis généalogique à mon retour du cinéma pour remettre chacun à sa place dans mon esprit un peu embrumé. Mais qu’importe, là n’était pas l’essentiel.
J’ai trouvé le film très beau et très émouvant, cette sombre histoire de famille avec ses cadavres dans le placard est magnifiquement interprétée par tous, mais il est difficile de ne pas louer particulièrement Françoise Fabian et surtout – une fois encore – Gérard Depardieu. Le gros homme pataud à la mémoire fuyante est un superbe funambule, la lourdeur d’un ours pour le corps, la légèreté du poète pour l’esprit. Les gros plans terribles sur sa « gueule » sont tempérés par son regard clair d’innocent ce qui au final, le rend beau.