Quand j'essaie une Volvo, j'avoue que c'est pas pareil. D'abord, c'est la seule marque de luxe européenne que j'ai l'occasion d'essayer, pas que je ne veux pas essayer les autres mais il semble que je ne sois pas assez important dans la critique automobile. Et je peux très bien vivre avec ça! Ensuite, depuis que je suis le monde automobile, j'ai toujours perçu Volvo comme une marque qui met la sécurité au-dessus de tout. Ce qui n'est pas faux. Toutefois, aujourd'hui, tous les constructeurs font beaucoup d'efforts au niveau sécurité. Ça prend donc d'autres atouts à Volvo pour se démarquer. La nouvelle ligne de la S60 est un des atouts que Volvo devra mettre de l'avant dans sa publicité car le temps des Volvo 240 est vraiment terminé.
Volvo fabrique des voitures depuis 1927. Après avoir acquis la branche automobile de Volvo AB au coût de 6,5 milliards de dollars en 1999, Ford s'est départie de cette même division l'an dernier au coût de 1,8 milliards! C'est maintenant Geely, un constructeur chinois, qui est propriétaire de Volvo. Espérons que Volvo gardera son inspiration en Suède car elle est capable de grandes réalisations. Pour l'instant, c'est la Volvo S60 T6 AWD 2011 qui nous intéresse, une voiture entièrement redessinée qui ne renie pourtant rien de l'héritage Volvo.
Trois modèles constituent la gamme S60 soit la T5 Level I, T5 Level II et la T6 de cet essai. Comme vous l'avez probablement deviné, les modèles T5 sont propulsés par un moteur turbo 5 cylindres et la T6 par un turbo... 6 cylindres! La gamme de prix est intéressante tout comme l'équipement assez complet de chacun des modèles.
L'intérieur de la Volvo S60 T6 respire la qualité. Les matériaux sont agréables au toucher et les sièges en cuir sont très confortables. Et cette couleur de cuir hêtre (dixit Volvo) est superbe. On fait face au même design Volvo concernant le tableau de bord c'est-à-dire des cadrans simples avec chiffres blancs sur fond noir et petites aiguilles rouges. Au centre de ces cadrans, deux petits écrans renseignent le conducteur sur diverses fonctions du véhicule. Très clairs et simples d'utilisation. Au centre, la même console que l'on retrouve dans toutes les Volvo récentes et qui est vide à l'arrière. Ça fait toujours son effet lorsque vous faites monter de nouveaux passagers. Cette console est un peu beaucoup remplie de boutons et il faut prendre le temps de bien l'apprivoiser. En fait, ce sont les boutons pour téléphoner qui prennent beaucoup d'espace. Parlant de téléphone, il semble que la connectivité Bluetooth soit réservée aux téléphones intelligents puisque mon simple Motorola n'a jamais pu s'y brancher après de nombreuses tentatives. Par contre, le Bluetooth sert aussi à brancher un iPod touch pour écouter de la musique et ça, ça fonctionne très bien. Pour un menu plus complet, vous pouvez aussi le brancher par prise USB. La climatisation est automatique et son fonctionnement est silencieux et sans reproche. Tout au bas de la console, les commutateurs pour les nombreux systèmes de sécurité. La Volvo S60 T6 AWD 2011 profite aussi de la fonction de démarrage sans clé qui permet, lorsque vous avez la télécommande dans votre poche, de démarrer la voiture à la simple pression d'un bouton. Et si, comme moi, vous vous inquiétez de la durabilité des batteries, sachez que le chargeur est situé dans la voiture. Donc, pas de piles à changer.
Les places avant ont beau être confortables, les places arrière sont beaucoup plus justes, du moins au niveau des jambes. C'est dommage car une voiture de ce gabarit risque d'accueillir des adultes plus souvent que des enfants aux places arrière. Il faudra donc que les passagers avant fassent leur part et avancent légèrement leurs sièges. Par contre, la banquette arrière offre un gadget très utile pour le conducteur. Depuis quelques années, les constructeurs y installent des appuie-tête généreux mais ça nuit souvent à la visibilité du conducteur. Volvo a remédié à la situation. Les appuie-tête arrière sont effectivement généreux mais si personne n'y prend place, une simple pression sur un commutateur les rabat libérant ainsi le champ visuel vers l'arrière. Génial! Et ce n'est pas un bidule électrique mais plutôt un simple loquet. Ça devrait donc être fiable à long terme. Finalement, le tour du propriétaire se termine par le coffre. Il est de bonne dimension et peut être agrandi si la banquette est abaissée en tout ou en partie. Une trappe à skis est même intégrée mais disons que sa facture est de bas de gamme.
J'ai été très étonné par le groupe motopropulseur. Son moteur 6 cylindres en ligne 3,0 litres turbo produit 300 chevaux et surtout 325 lb-pi de couple à partir d'aussi bas que 2 100 tours/minute. Ça donne un moteur puissant qui fournit de très bonnes accélérations. Volvo parle de 6,1 secondes pour effectuer le 0-100 km/h! La transmission automatique à six rapports gère très bien cette puissance et si l'envie vous prend de passer les rapports vous-même, le mode séquentiel offre des changements de vitesses rapides et tout en douceur. Et un pied de nez aux compagnies pétrolières puisque la belle boit de l'essence ordinaire. Bravo à Volvo! Un bon compromis entre performance et confort pour la suspension, un bon freinage et une direction précise font de cette Volvo une voiture agréable à conduire. D'ailleurs, lorsque j'ai retourné la voiture, il faisait tempête et j'ai ressenti sur la route une impression de sécurité rarement présente dans d'autres modèles. Bien sûr, la voiture était bien équipée de pneus d'hiver de 18 pouces mais vous savez tous que le point fort d'une Volvo, évidemment, c'est son niveau de sécurité et les ingénieurs en mettent plein la vue avec leurs systèmes. Sans entrer dans les détails puisque je vais devenir ennuyant, il y a les détecteurs d'angles morts. Puis, les nombreux sonars situés tout autour du véhicule et qui vous préviennent des obstacles, le régulateur de vitesse intelligent qui garde une distance avec le véhicule qui vous précède et, bien sûr, le City Safety qui peut complètement stopper le véhicule à basse vitesse pour éviter un accident s'il vous arrivait d'avoir la tête dans les nuages. Je dois dire que, contrairement à mon précédent essai d'un XC60, ces systèmes ont été relativement discrets et que seuls les sonars avant semblaient détecter les boîtes aux lettres dans les courbes serrées. Toutefois, s'ils devenaient désagréables, ils peuvent tous être désactivés séparément. Deux petites choses à se souvenir à propos de ces systèmes : les détecteurs doivent toujours être exempts de glace et de neige, ce qui n'est pas toujours évident au Québec. Deuxièmement, tous ces systèmes ne remplaceront jamais le jugement de celui qui est derrière le volant!
Voiture impressionnante au niveau des performances et du design, la Volvo S60 T6 AWD 2011 a tout pour devenir un succès. Espérons que les chinois sauront faire progresser la marque (et les ventes) sans couper sur la qualité du produit.
Conditions de l’essai
Réalisé du 21 au 28 février 2011.
Journées ensoleillées, nuageuses, de pluie et de neige, entre -20 et 1 C.
Modèle essayé : Volvo S60 T6 AWD 2011
Assemblé à Gand, Belgique
Échelle de prix : 38 300 à 45 450 $ (modèles 2012) + taxes, frais et options
Prix du modèle essayé : 52 540 $ + taxes (modèle 2012)
Distance parcourue : 545,6 km (37 % autoroute)
Consommation moyenne : 10,8 L/100 km
Véhicule fourni par Volvo Canada.
Merci à Tamiko Isaacs.
Photos prises dans la campagne de Ste-Elisabeth, Qc