Mini résumé:Helena est un grand espoir du tango. Elle est profondément, passionnément amoureuse. Lorsqu'elle passe avec succès une audition avec son groupe pour une résidence dans un prestigieux théâtre de Buenos Aires, sa carrière semble prendre son envol. Mais elle est alors frappée par un drame: l'homme qu'elle aime ne l'aime plus. Pour Helena qui vit et chante pour l'Amour, c'est le bout du chemin. Obsédée et torturée par cette perte, Helena est incapable de dépasser la blessure de son cœur et devient l'ombre d'elle-même. Mais que se passerait-il si elle s'en allait pour tout recommencer ailleurs? Qu'arriverait-il si elle laissait derrière elle sa souffrance et entamait une nouvelle vie dans un autre pays? Peut-être serait-elle alors capable d'abandonner sa douleur pour, lentement, réapprendre à vivre et à aimer...
La mélancolie est inséparable des tangos. Le film belgo-argentin de Diego Martinez Vignatti, ‘La chanteuse de tango ’ illustre parfaitement ce lien entre une musique lancinante et des paroles qui pleurent l’amour perdu. La chanteuse, jouée par Eugenia Ramirez Miori, n’a aucune difficulté pour interpréter cette tristesse, jusqu’à ce qu’elle soit elle-même concernée par ce problème. Sa solution : l’exil volontaire –loin des blessures de l’amour non réciproque- vers une Europe brumeuse et froide, où réside un de ses frères. Et cela, au moment précis où elle a un contrat pour chanter dans ‘la’ salle des afficionados de Buenos-Aires. Après ce concert, elle demande au chauffeur de taxi de rouler à son gré dans les rues de la ville, comme pour enregistrer un maximum d’images dans sa mémoire.Après les couleurs chaudes et ensoleillées d’Argentine, voici les couleurs froides et bleutées de la mer du Nord. La photographie des plages et des côtes belges est superbe, presque onirique. D’ailleurs, j’ai cru voir un clin d’œil à une scène du film d’Ingmar Bergman ‘La nuit des forains ’. La nature, parfois sauvage, dégage une beauté mélancolique. La mer est omniprésente, argentée. Mais ici, la chanteuse ne chante plus. Elle travaille de ses mains, chez un boulanger. Elle rejette son passé, et quand un chanteur argentin de passage la reconnait, elle lui dit qu’il se trompe de personne. Et pourtant, elle est émue en entendant une chorale chanter en français. Un des choristes amateurs, joué par Bruno Todeschini, herche à la retrouver. Est-elle prête à se reconstruire, avec lui ? Va-t-elle chanter à nouveau des tangos ?
La seule contre-indication à ce film est l’allergie grave à Carlos Gardel, au tango chanté et au bandonéon. On peut alors tenter l’homéopathie en écoutant les albums du ‘Gotan Project’. Ou alors, le cinéma argentin des réalisateurs Trapero, Solanas, Cozarinsky, Campanella (Oscar 2010) et bien d’autres.Daneel