Ah! laisse-moi un souterrain, un labyrinthe
où accourir après, lorsque n’ayant plus d’yeux
ni de toucher, je voudrai, dans le vide,
redevenir ou pierre muette
ou main de l’ombre.
Je sais, tu ne peux toi, ni personne, ni rien,
m’accorder ce lieu, ce chemin,
mais que ferai-je alors de mes pauvres passions
si elles n’ont servi à la surface
de la vie évidente
et si je ne cherche pas à survivre
mais bien à surmourir, à m’intégrer
à une saison métallique et endormie,
aux origines ardentes?
(Pablo Neruda)