Dans mon journal aussi (Le Soir), il se pratique ce jugement à l'emporte-pièce dont j'ai horreur - mais que je pratique, puisque mes articles appartiennent à un système bien en place depuis des années. Il ne cesse d'ailleurs de gagner du terrain.
Je parle, vous l'avez compris, de la note attribuée à un livre avec un certain nombre d'étoiles. Les hôtels ont commencé, le système fonctionne maintenant aussi pour les disques, les films, les restaurants, les lieux de plaisir... Et, donc, les livres.
Pour tenter d'atténuer la gêne qui me prend à chaque fois, je me dis qu'au moins l'article qui accompagne les étoiles en plus ou moins grand nombre est là pour apporter quelques nuances. Mais pour la personne qui parcourt le journal? Que retient-on? Seulement le nombre d'étoiles?
Ces jours-ci, je suis doublement coupable de trahison envers moi-même puisque j'ai accepté de noter ainsi un certain nombre de romans récents pour le magazine Lire.
Circonstance aggravante, il n'y a même pas d'article à côté...
Circonstance atténuante (me dis-je, sans grande conviction), je regarde comment les autres critiques, du Figaro, du Nouvel Observateur, de Elle et de Ouest France ont noté les mêmes livres. La comparaison est peut-être intéressante.
Il me semble avoir été un peu plus généreux que la moyenne. J'aime aimer.
J'ai plaisir à constater que le dernier roman de Christine Angot, qui me semblait avoir eu une presse dithyrambique, n'a en fait pas été très apprécié.
Je suis heureux d'avoir pu introduire, en coup de cœur, Vies de Job, de Pierre Assouline.
Et après? Si on me le redemande?
Ben, je le referai...
Allez comprendre...