Si le parcours de la Transjurassienne 2008 reste toujours à définir*, les têtes d'affiche qui prendront le départ le 10 février prochain sont désormais presque toutes connues. Après Raphaël Poirée, Emmanuel Jonnier, les Italiens Roberto De Zolt et Marco Cattaneo en début de semaine, le Canado-Russe Ivan Babikov et le skieur du Lichtenstein Markus Hasler, les organisateurs ont enregistré hier l'inscription d'Alexandre Rousselet.
Une nouvelle pour le moins surprenante dans la mesure où le programme du vainqueur 2004 ne semblait pas compatible avec une participation à la Transjurassienne. Mais c'était sans compter sur le prestige de l'épreuve qui conduira Rousselet à un incroyable grand écart géographique le week-end prochain. Depuis l'Estonie où il disputera un 15 km classique important pour la suite de sa saison en coupe du monde, le Doubiste prendra samedi en fin d'après-midi un avion qui devrait le ramener à Genève aux alentours de minuit.
Un samedi minuté
Après une courte nuit de sommeil dans son chalet de Métabief, il sera le dimanche matin à 8h30 au départ de la 30e édition de la Transjurassienne. «Je ferai le maximum pour être là mais tout ça risque quand même d'être très serré au niveau du timing, nuance le sociétaire de l'équipe de France. A Otepää, le 15km classique débutera à 13h30 et mon avion est censé décoller à 17h15 en sachant qu'il y a deux heures de route entre Otepää et l'aéroport de Tallinn... Même si je devrais boucler ma course en 45 minutes, il ne faut pas qu'il y ait trop de bouchons! De plus, mon vol n'est pas direct jusqu'à Genève: j'ai une correspondance à Copenhague qu'il ne faudra pas louper...».
Cet impressionnant périple à travers l'Europe couplé aux efforts d'un 15 km classique de coupe du monde devraient logiquement altérer l'état de fraîcheur de Rousselet qui du coup réfute l'étiquette de candidat à la victoire.
Simple soldat
«Je ne serai sans doute pas en mesure de faire grand chose (sic) mais je vais tout faire pour être là. Je veux participer à la fête le dimanche plutôt que d'être à Otepää pour suivre l'épreuve de sprint en spectateur. Même si je ne courrais sans doute pas pour gagner, il y a quand même moyen de se faire plaisir. J'ai envie par exemple d'aider Manu (Jonnier) à remporter la course: avec les Italiens et Babikov, pour ne citer qu'eux, il risque de se retrouver isoler et mon but sera de l'épauler le plus longtemps possible quitte à finir ensuite à mon rythme».
Un altruisme rare qui ne doit cependant pas faire oublier le véritable objectif du Doubiste lors de ce week-end chargé. «La Transju' me tient à coeur mais mon but principal ce week-end là, ça reste Otepää». Ce discours sans ambiguïté a convaincu le staff technique de l'équipe de France qui a validé son pari un peu fou.
Stéphane Cléau
scleau@leprogres.fr
*: La décision définitive sera communiquée lundi matin lors de la traditionnelle conférence de presse à Besançon