Par Jean-Michel Demetz, publié le 07/04/2011 à 14:00
Jonathan Coe dans son atelier de travail, à Londres, le 30 mars 2011.
J.P. Guilloteau/L'Express
C'est un petit studio dans Chelsea, l'ancien quartier des artistes de Londres, aujourd'hui prisé par les acteurs fortunés de la finance. L'aménagement y est spartiate. Un bureau, une table, trois chaises, un divan défoncé. Seule note d'originalité : deux guitares et un petit piano. C'est ici queJonathan Coes'est installé, il y a vingt-deux ans, et c'est ici qu'il travaille. Cet écrivain ancré à gauche s'est inscrit dans la veine du roman social critique, qui s'est épanouie, outre-Manche, en réaction à la révolution thatchérienne. Son ton caustique, son habileté à jongler avec des rebondissements loufoques, sa peinture sarcastique du nouveau Royaume-Uni lui ont ouvert une place dans le monde des lettres britanniques. D'emblée, l'homme apparaît tel qu'on l'imaginait à la lecture de ses romans (traduits en français, chez Gallimard) : mélancolique, un brin désabusé, à l'occasion drolatique. Dans ses grands yeux d'un bleu délavé, on lit aussi tout le spleen de Londres
Londres, où vous vivez, est-elle une source d'inspiration pour l'écriture de vos romans ?
Nombre de romanciers britanniques vivent dans cette ville, peut-être huit sur dix. Aussi la tentation est forte de croire que Londres est le centre de l'univers ou même du Royaume-Uni. C'est à dessein, dans mon dernier roman,La Vie très privée de Mr Sim, que le héros vit à l'extérieur de la capitale, même s'il y fait des incursions. Cela dit, il est incontestable que Londres donne le pouls de la nation. J'étais à New York récemment. Je me souvenais de cette ville comme de la plus frénétique et la plus débordante d'énergie de l'Occident. Cette fois-ci, au contraire, la vie au quotidien m'y a paru plus relax, plus paisible. Je suis rentré en Grande-Bretagne avec l'impression renforcée que Londres est l'endroit où tout va plus vite : parmi toutes les villes que je connais, c'est la plus agressivement ouverte à la concurrence.
Lire la suite : http://www.lexpress.fr/styles/voyage/jonathan-coe-londres-est-en-proie-a-l-obsession-du-nouveau_980460.html
Jonathan Coe dans son atelier de travail, à Londres, le 30 mars 2011.
J.P. Guilloteau/L'Express
C'est un petit studio dans Chelsea, l'ancien quartier des artistes de Londres, aujourd'hui prisé par les acteurs fortunés de la finance. L'aménagement y est spartiate. Un bureau, une table, trois chaises, un divan défoncé. Seule note d'originalité : deux guitares et un petit piano. C'est ici queJonathan Coes'est installé, il y a vingt-deux ans, et c'est ici qu'il travaille. Cet écrivain ancré à gauche s'est inscrit dans la veine du roman social critique, qui s'est épanouie, outre-Manche, en réaction à la révolution thatchérienne. Son ton caustique, son habileté à jongler avec des rebondissements loufoques, sa peinture sarcastique du nouveau Royaume-Uni lui ont ouvert une place dans le monde des lettres britanniques. D'emblée, l'homme apparaît tel qu'on l'imaginait à la lecture de ses romans (traduits en français, chez Gallimard) : mélancolique, un brin désabusé, à l'occasion drolatique. Dans ses grands yeux d'un bleu délavé, on lit aussi tout le spleen de Londres
Londres, où vous vivez, est-elle une source d'inspiration pour l'écriture de vos romans ?
Nombre de romanciers britanniques vivent dans cette ville, peut-être huit sur dix. Aussi la tentation est forte de croire que Londres est le centre de l'univers ou même du Royaume-Uni. C'est à dessein, dans mon dernier roman,La Vie très privée de Mr Sim, que le héros vit à l'extérieur de la capitale, même s'il y fait des incursions. Cela dit, il est incontestable que Londres donne le pouls de la nation. J'étais à New York récemment. Je me souvenais de cette ville comme de la plus frénétique et la plus débordante d'énergie de l'Occident. Cette fois-ci, au contraire, la vie au quotidien m'y a paru plus relax, plus paisible. Je suis rentré en Grande-Bretagne avec l'impression renforcée que Londres est l'endroit où tout va plus vite : parmi toutes les villes que je connais, c'est la plus agressivement ouverte à la concurrence.
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