Il se passe quelque chose d'assez étonnant en ce moment en Inde sur le terrain de la corruption. Nous sommes peut-être en train d'assister à la naissance d'une vraie révolte populaire contre la corruption.
Les journaux et les TV en parlent beaucoup ces jours-ci.
Mais qui est Anna Hazare ?
Il se qualifie lui-même de fakir, c’est à dire d’un homme qui n’a ni famille, ni biens ni argent. Tout le monde, y compris ses détracteurs, reconnaissent qu’il a cette étonnante capacité de mobiliser les foules.
Aujourd’hui il vit seul dans un minuscule appartement de 10m2 à 110 km de Pune.
Anna le dit clairement : « nous avons besoin de lancer un second mouvement de libération pour en finir avec la corruption, la bureaucratie et le manque de transparence ».
Anna est issu d’une famille pauvre et a travaillé plusieurs années dans l’armée comme conducteur de camion ; en réalité il passera son temps à lire les livres de Gandhi et autres philosophes ou maîtres spirituels indiens. Il quitte l’armée en 1975 et s’installe dans le village de Ralegan Siddhi qui est un village envahi par la pauvreté, l’alcool et la délinquance.
Et là, il entreprend un incroyable travail social convaincant progressivement les villageois de cesser de boire, de travailler bénévolement pour le village. Il fait ainsi construire des canaux d’irrigation, des bassins de retenue d’eau pour améliorer la productivité agricole. Cet incroyable travail lui vaut des récompenses et distinctions des autorités indiennes et de Transparency International.
En ce qui concerne cette fameuse loi pour lutter contre la corruption, le gouvernement a bien proposé un projet mais dans lequel l'ombudsman serait dépourvu de pouvoirs.
Anna Hazare a présenté un contre-projet musclé dotant cette fonction de larges prérogatives et pouvoirs.
Spontanément, la décision d'entamer une grève de la faim, a
J'ai interrogé mes collègues pour savoir ce qu'il fallait en penser et si c'était sérieux. C'est très sérieux m'ont-ils dit et le premier ministre ne sait pas quoi faire.
Les responsables de plusieurs partis politiques, les premiers concernés car les premiers visés, ont tenté de désamorcer la bombe et ont voulu rencontrer Hazare. Mais sans résultat.
Les politiciens semblent redouter que ce mouvement se propage. On espère qu'ils ont raison !