Je me souviens de cette phrase, taguée sur un mur juste à coté de chez moi. Elle m'avait fait sourire cette phrase bombée à la va-vite, en violet dégoulinant. Et puis un jour, elle a été recouverte par de la peinture couleur gris pâle, triste.
Bref, cette petite phrase et les "NA" qui envahissent Nancy, c'est a peu près tout ce que je connaissais du "street art" avec, bien sur, space invader.
Oui mais ça, c'était avant que Banksy ne se décide à envahir les salles obscurs avec son docu : "faites le mur!".
Ban...quoi ? Banksy, une sorte de Robin des Bois moderne, Un artiste de rue mondialement connu tant pour ses œuvres que pour ses jolis pieds de nez à l'autorité. Banksy dont on ne sait pas grand chose, puisqu'il reste anonyme, sauf qu'il est assez fou pour afficher lui même ses toiles à la Tate ou pour déposer un mannequin représentant un prisonnier de Guantanamo, en pleine journée, a Disneyland. Voire même, assez fou pour faire imprimer de faux billets de 10 livres à l'effigie de Lady Diana.
Banksy donc, son site, c'est par ici !
Faites le mur :
Je parle de ce film car il est à l'image de son auteur : énigmatique. Parce que, il y a quelque chose qui m'a titillé à la fin du film, une question toute simple :
CANULAR OR NOT CANULAR ?
La première partie du film c'est un docu sur le street art un brin loufoque et assez intéressant. Soit.
Mais c'est la dernière demi-heure du film qui, à mon humble avis, est très très bien. Parce qu'on glisse lentement vers le scénario catastrophe artistique*.
Je m'explique dans les films à scénario catastrophe, on décide toujurs de répondre a une question du genre : "Que se passerait-il si de méchants extra terrestres gluants débarquaient sur notre bien aimée planète ?". Et bien dans, "faites le mur !", Banksy semble vouloir répondre à la question : "Que se passerait-il si un type sans talent et un brin débile décidait de monter une expo gigantesque et de vendre ses oeuvres ?" ... Créant ainsi un nouveau genre cinématographique : le scénario catastrophe artistique.
Je prends ce film comme une alerte du genre : Eh oh, attention, sous prétexte d'art, on vend de plus en plus n'importe quoi à des prix astronomiques.
En tout cas, ce film est très très fort et bien construit parce que sous ses airs de docu sympatoche, il nous fait rire beaucoup, mais surtout, on en ressort avec l'impression d'avoir été magistralement manipulés. Sauf qu'a la place de la colère (salop, il nous a menti !), on ne peut que s'incliner devant l'intelligence et le souci du détail déployés par le manipulateur.
Reste que si ca se trouve, Mr Brainwatxh existe vraiment et là, on passe du scénario catastrophe au film post apocalyptique ...