Comme beaucoup d’entre nous je suppose, je m’interroge depuis longtemps sur l’effet placebo, mais aussi sur les “miracles”, revenus dans l’actualité récente, et dont certains semblent bien réels, du moins en termes d’effets à défaut d’explications. La différence essentielle entre les deux est que les premiers sont donnés comme provenant de “causes” internes au sujet et les seconds de “causes” externes.
Je me suis, comme d’autres, fabriqué mes explications, à une époque tenant à des rapports sinon inexpliqués, au moins encore largement mystérieux entre le corps et l’esprit, ce qui me ramenait à un dualisme inscrit dans le moyen-âge de la pensée. Corps et esprit ne font en réalité qu’un avec, au niveau organisationnel, des hiérarchies multiples et enchevêtrées dotées de boucles rétroactives étranges et donc du “giga-causal”.
Figurez-vous que je viens de terminer un petit bijou de culture et d’intelligence, “Le vivant post-génomique ou qu’est-ce que l’auto-organisation”, d’Henri Atlan (Ed. Odile Jacob, 2011), et, au milieu d’un tas de choses fort intéressantes, d’y trouver une explication qui me convient. S’appuyant sur la complexité intrinsèque des phénomènes biologiques où “le nombre de modèles différents pouvant prédire les mêmes observations peut être de l’ordre de plusieurs centaines ou milliers”, il en déduit que “Le principal intérêt des modèles théoriques, …, est justement de suggérer de nouvelles expérimentations quand c’est possible. …, tout en sachant que l’ “expérience cruciale” capable de trancher entre deux théories concurrentes est ici en général inaccessible”.
” C’est ce qui explique le retard de la théorie biologique sur les performances des biotechnologies; et aussi le succès relatif de médecines parallèles qui ne prouvent en rien la valeur de vérité des théories ou pseudo-théories sur lesquelles elles se fondent. Car la complexité et la singularité de la pathologie humaine créent un domaine de sous - détermination par excellence; les raisons pour lesquelles telle ou telle technique magique ou pseudo-scientifique réussit sont tellement sous-déterminées qu’à la limite on peut considérer que tout marche, bien qu’avec des probabilités différentes!”.
Et c’est peut-être là la revanche des sciences de l’homme, dites “molles”, qui pour étudier des phénomènes sociaux complexes, privilégient les outils statistiques et le “significatif”.
- L’ex - Biscarra Enchaîné, le retour.
- Après Marine Le Pen, C. Estrosi devient plus “social”, s’en prend au Cac 40 et dénonce le “copéïsme”. Nice-Matin. Voir aussi NouvelObs. Je peux maintenant mourir tranquille, j’aurais tout vu…
- “Fukushima: inquiétante élévation du taux d’iode radioactif”, NouvelObs.
- “La religion n’est pas un service public”, par H. Pena-Ruiz, Libération.
- “Réflexions sur la marginalisation des enseignants au sein des sociétés démocratiques ‘développées”, Géographedumonde.
- “Quand l’économie devient complexe”, InternetActu.
- Repéré sur Ruminances, “La science du harcèlement“.****
- Les curieux comptes de la Fédération PS de l’Hérault. L’Express.