Lectures croisees sur deux societes arabes (2/3)

Par Citoyenhmida

Quelque différence entre la lecture  – même dans la traduction française – de Abdellah TABITH, le saoudien, et celle de l’égyptien Khaled AL KHAMISSI.

Nous retrouvons chez ce dernier  une langue populaire, légère, gouailleuse et pétillante, celle que parlent les cairotes dans leur vie quotidienne.

Nous retrouvons surtout des situations vécues tous les jours par  des millions de cairotes.

A travers cinquante huit textes, l’auteur nous fait partager dans TAXI, paru en 2009 chez ACTES SUD les confidences qu’il a reçues, le plus souvent sans avoir rien demandé, des conducteurs de taxis cairotes.

L’exercice tenté par Khaled Al Khamissi est parfaitement réussi, car nous sommes ainsi plongés dans la vie réelle de ces forçats du travail qui doivent galérer  contre les difficultés de la circulation, la corruption qui ronge le système administratif, les humiliations, les arnaques petites ou grandes, les magouilles, le tout racontées avec cet humour égyptien, si particulier, fait d’autodérision et de sens de la critique.

Feuilleter de cette petite merveille de réalisme, c’est passer du supporter inconditionnel du « Zamalalik » au diplômé de l’Université, cadre dans une entreprise, qui arrondit ses fins de mois en faisant le taxi, des problèmes de l’enseignement et des cours particuliers qui minent le budget de l’égyptien de base à celui des médias publiques qui sont à la botte du pouvoir, des agressions que risquent les conducteurs de taxis aux arnaques dont ils usent pour se faire un peu d’argent.

Bref, la vie, telle qu’elle est !

Comme j’aurais voulu lire des textes qui s’inspireraient de cet ouvrage et qui retraceraient la vie de nos compatriotes !

Avec des mots justes et vrais ! N’y a-t-il pas un marocain capable de l’écrire ?

Tout en partageant grâce à El Khamissi le quotidien des cairotes, j’ai continué  à lire, avec ennui, le livre  du saoudien Tabith et surtout à découvrir un autre roman égyptien don je vous parlerai plus tard.

A suivre…..