A côté de ça, une enquête se met en place. Le même jour, à la même heure, le notaire de la ville est assassiné et la police n'a aucun indice. Erwan, le narrateur, et sa charmante complice Cassandre s'improvisent alors détectives car ils sont persuadés que les réponses se trouvent dans les copies de leurs camarades. Ainsi, portés par des divagations poétiques, des rapports scientifiques, des observations délirantes et des certitudes à faire frissonner de plaisir, nous suivons leurs hypothèses jusqu'à la résolution finale du problème. Bon, j'avoue, l'énigme est peu à peu devenue à mes yeux un outil secondaire.
J'ai en fait beaucoup aimé les détails farfelus et originaux du roman - on a même une image enthousiasmante des adolescents, que j'imagine peu répandue mais ce n'est pas bien grave, et puis ça divertit. Tout est positif et délicieusement rafraichissant dans ce livre. Il est riche d'éléments qui ne se prennent pas au sérieux, comme les copains d'Erwan qui ont créé le club des mangeurs de gâteaux (avec salve d'applaudissements, ôde à la gourmandise etc.). Génial, non ? En tout cas, ça fait saliver. Ainsi, pour de multiples raisons infimes, j'ai trouvé cette lecture extra, sans être exceptionnelle non plus. La plume d'Yves Grevet est toujours un pur bonheur. Et puis, il fallait oser rebondir après le succès de Méto et ne pas décevoir les fans. C'est donc totalement différent, et je trouve ça admirable.
Seuls dans la ville (entre 9h et 10h30) - Yves Grevet
Syros (2011) - 215 pages - 13,90€
illustrations : Jérôme Meyer-Bisch