- Le Stade Gerland devrait retrouver les perches du rugby de façon définitive d’ici 5 ans
Je vous fait suivre un post paru sur le blogue L’oeil de Benezech sur la probable montée de Lyon dans le Top 14. L’auteur est particulièrement enthousiaste. Son analyse s’approche de la mienne et notamment du manifeste pour une nouvelle organisation du rugby français dont je vous ai fait part récemment : Le rugby a besoin des grandes métropoles pour vivre. Il craint aussi un championnat qui se limiterait au grand sud-ouest.
Le modèle Lyonnais doit porter le rugby français :
En effet, si la géographie de l’ovale française est encore trop limitée à certaines régions et, à l’exception de Toulouse, Montpellier, Clermont et Paris, aux villes moyennes de moins de 50 000 habitants, l’arrivée de la 3ème ville française devrait marquer une nouvelle ère pour le rugby français. Avec un budget qui est annoncé à 15 millions d’euros, un partenaire principal, GL Events, à la capacité financière solide, le modèle Lyonnais pourrait préfigurer ce que sera le futur du rugby français. Finie l’exclusivité des petites villes situées à moins de 100 km de Toulouse, finis les budgets uniquement dépendant du bon vouloir d’un seul homme, place aux équipes installées dans des bassins de population importants garantissant la viabilité économique des clubs.
Le modèle Auxerre doit bien sûr continuer à exister en rugby. Des clubs issus de petites villes ont droit à être présents dans l’élite. De même des anomalies du style Bayonne et Biarritz permettent à la culture rugby d’exister grâce à ses différences. Mais il ne faut pas que le rugby soit uniquement le sport des villes de moins de 20 000 habitants situés à moins de 100 km de Toulouse. Ce serait dangereux pour ce sport. Et puis, n’en déplaise aux grincheux passéistes, Lyon est une place historique du rugby français, ayant déjà été champion de France 2 fois dans les années 30. Alors…
Redessiner la carte de France du rugby professionnel :
Aujourd’hui, le rugby est devenu, en France, un sport majeur et intéresse l’ensemble de la population et plus seulement quelques pauvres villages Gaulois du sud de la Loire. Les passionnés basés en Bretagne, dans l’est ou le nord, ont aussi droit à participer au rugby professionnel autrement que par procuration. Si le rugby ne s’est pas, à ce jour, développé dans des zones autres que celles des places fortes, c’est uniquement dû à l’absence de volonté et de stratégie de la Fédération Française de Rugby. Celle-ci, malgré de grands effets d’annonces, quelques promesses du côté de Lille ou St Nazaire et un périodique match de l’équipe de France en terres Nantaises, n’a jamais vraiment rien fait pour aider à l’émergence de l’ovale au-delà des places habituelles. Résultat, en réduisant l’élite au changement de siècle, le rugby français a aussi diminué sa zone d’influence.
Il est donc grand temps de trouver un meilleur équilibre géographique en laissant des villes comme Lyon, Bordeaux ou Grenoble pour le Top14 et Lille, Nantes, Rennes et Nice pour la ProD2 intégrer l’élite professionnel. C’est de l’intérêt de la LNR de représenter toute la France, à la fois en termes de retombées auprès des partenaires mais aussi de manière à espérer des clubs dont les finances seraient normalement plus saines. Les miracles Bourgoin ou précédemment Colomiers, Béziers et Narbonne ne sont plus viables en Top14 où les budgets doivent dépasser les 10 millions d’euro chaque saison. Ces clubs à l’illustre passé ne peuvent espérer financièrement dépasser le ProD2 alors que, dans le même temps, Lyon peut être au niveau du Top14. L’équipe actuelle se doit d’être renforcée. Xavier Sadourny et d’autres joueurs cadres ne peuvent espérer tenir l’équipe comme ils le faisaient en ProD2. De nouvelles recrues sont attendues et l’équipe doit pouvoir se maintenir en Top14 avant de, dans 2 ou 3 ans, devenir une place forte du rugby, se rapprochant du Top6 et de la qualification Européenne.
Avec 2 clubs à Paris, un club qui représente Toulon et joue souvent à Marseille, un club à Toulouse, un à Montpellier, il ne manque plus que Bordeaux et Grenoble pour aider la LNR à monter d’un cran au niveau des 20 plus grandes villes françaises. Si dans les prochaines années, le ProD2 pouvait aussi accueillir des villes comme Nice, Lille et pourquoi pas St Etienne ou Nantes, le pari d’un rugby professionnel représentatif de l’ensemble du territoire serait alors réussi, permettant vraiment d’assoir ce sport comme le deuxième derrière le football… »